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Guide d'identification Boeing (Rockwell) B-1B Lancer |
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Plan 3 vues |
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Historique |
Depuis l'annulation du programme XB-70 parce que les doctrinaires du Pentagone ne croyaient plus en l'utilité d'un bombardier de la classe Mach 3, l'USAF cherchait à définir les contours d'un appareil optimisé pour la pénétration à basse altitude et censé remplacer le B-52 à l'orée des années 80. Pour y parvenir, plusieurs études furent menées au cours des années soixante, comme par exemple le LAMPS (Low Altitude Manned Penetrating System) pour déterminer si cette solution était valable. Ces recherches traînaient en longueur car les plus hautes autorités gouvernementales (le secrétaire à la Défense McNamara) estimaient que les missiles intercontinentaux étaient l'outil de dissuasion nucléaire le plus adéquat. Il fallut attendre un changement d'administration pour voir le projet prendre forme. L'avionneur North American Rockwell fut invité à participer au concours public et construisit trois prototypes pour les essais en vol et un pour les tests statiques.
Première époque : le B-1A
Le 5 juin 1970, le nouveau consortium appelé Rockwell International fut sélectionné par l'USAF pour poursuivre la phase de développement de l'avion qui allait devenir le B-1A.
L'USAF avança les exigences suivantes concernant ses caractéristiques :
- Bonnes qualités de vol, en subsonique comme en supersonique jusqu'à une vitesse de M. 2.2 ;
- Capacité de pénétration à basse altitude en quasi-supersonique ;
- Possibilité d'évoluer à partir de pistes courtes.
Le premier B-1A sortit de la chaîne de montage le 26 octobre 1974 et vola le 23 décembre suivant. Il était mené par quatre hommes, deux pilotes et deux officiers-systèmes. Ses principales spécificités étaient les suivantes :
- Cockpit du type avion de chasse, avec manche à balai central en lieu et place du volant ;
- En cas d'éjection, l'ensemble de la cellule-vie se séparait du fuselage, comme pour le F-111 (les sièges éjectables individuels remplacèrent ce système dès le quatrième prototype pour réduire les coûts) ;
- Pas d'armes d'autodéfense, mais plutôt un dispositif de contre-mesures très performant ;
- Attention toute particulière portée à la signature radar de l'avion, qui représente seulement 5 % de celle du B-52.
En 1977, l'USAF décida de commander 244 B-1A, avant que le président Carter, nouvellement élu, n'annule le programme au profit du développement des missiles de croisière.
Deuxième époque : le B-1B
Afin de ne pas perdre le bénéfice de la recherche accomplie jusque là, le Département de la Défense (DoD) choisit de modifier le B-1A pour en faire une plateforme de lancement pour ses futurs missiles de croisière. Ainsi naquit le projet B-1B, presque identique au B-1A extérieurement, mais largement modifié sur le plan de l'avionique pour tenir compte de l'évolution de l'électronique depuis la définition du concept, en 1970. Le premier B-1B de série vola le 18 octobre 1984 et le premier escadron fut déclaré opérationnel à la fin de 1986. Rapidement, le B-1B montra de sévères limites en termes de maintenance et de disponibilité puisqu'au mieux, les unités équipées de ces appareils parvenaient péniblement à avoir plus de 60 % de la flotte opérationnelle, alors que la limité basse fixée par l'USAF était de 75 %. A ce problème récurrent (dû au manque de fonds pour la logistique associée au B-1B) vint se greffer le débat sur la possible "dénucléarisation" de l'avion et son utilisation dans un rôle plus conventionnel. En effet, la fin de la guerre froide avait amené le DoD à redéfinir ses options stratégiques et à accorder plus d'importance aux missions dites classiques afin de pouvoir y associer l'Air National Guard. Or, le contrôle rigoureux auquel était soumis le personnel de l'Air Force travaillant dans le voisinnage d'armes nucléaires ne pouvait être appliqué aux réservistes, alors même que le DoD décidait d'équiper les gardes de Géorgie et du Kansas avec le Lancer. Du coup, le B-1B fut lentement mais sûrement transformé pour remplir des missions de bombardement conventionnel, la mutation étant accomplie en 1996.
Assez récemment, le DoD a pris la décision de retirer progressivement le B-1B du service à cause d'insurmontables problèmes de vieillissement prématuré de la cellule, fortement sollicitée pendant les vols à faible altitude. En fait, l'élément de structure le plus fragile reste l'intrados des ailes. Une trentaine d'exemplaires sont déjà partis à la retraite, stockés, détruits ou désarmés pour servir comme élément décoratif (!!!).
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Spécifications |
Dimensions |
B-1A |
B-1B |
Envergure à flèche mini. (m) |
41,67 |
41,67 |
Envergure à flèche maxi. (m) |
23,84 |
23,84 |
Longueur (m) |
45,72 |
44,81 |
Hauteur (m) |
10,24 |
10,36 |
Surface alaire (m²) |
181,2 |
181,2 |
Masse à vide équipée (kg) |
- |
87 090 |
MTOW (kg) |
176 579 |
216 385 |
Performances |
Distance franchissable (km) |
8 000 |
12 000 |
Vitesse maximale |
M 2 |
M 1.25 |
Vitesse maximale TBA |
- |
925 km/h à 61 m |
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Motorisation |
Version |
Spécificités |
B-1A |
4 General Electric F101-GE-100 de 13 590 kgp chacun. |
B-1B |
4 General Electric F101-GE-102 de 13 943 kgp chacun. |
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Versions |
Version |
Spécificités |
B-1A |
Première version, dont le programme fut abandonné. Aucun exemplaire en état de vol ne subsiste. Armement : 24 missiles nucléaires AGM-69B SRAM (Short Range Attack Missile) ou 33 400 kg de bombes conventionnelles (en interne) et 18 120 kg en externe (soit 32 SRAM). |
B-1B |
60 exemplaires restants. Version actuellement en service. Avionique : IFF, ILS, altimètre radar Honeywell ASN-131 SPN/GEANS (comme le B-52), SNI, RDM Westinghouse AN/APQ-164 (dérivé du AN/APG-66 du F-16) optimisé pour le suivi de terrain et la navigation, de précision, suite CME AN/ALQ-161 composée de 108 sous-systèmes. Armement : AGM-86B, AGM-69, B-28, B-61, B-83, Mk.82, Mk.84.
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Critères d'identification |
Le B-1B Lancer est identifiable grâce aux éléments suivants :
- Une peinture noire (alors que les bombardiers russes sont blancs ou alu) ;
- Un épais appendice à l'arrière du fuselage (1) ;
- Bord d'attaque de dérive arrondi (2) ;
- Taille de guêpe du fuselage (3) ;
- Moustaches sous le cockpit (4).
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Différencier le B-1B des autres bombardiers à géométrie variable |
Deux avions russes, le Tu-22M Backfire et le Tu-160 Blackjack, peuvent être confondus avec le B-1B. Nous vous renvoyons aux fiches existantes pour les différencier.
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Pays utilisateurs |
Pays |
Unité, avion, base |
Etats-Unis |
9th Bomb Wing, Dyess AFB, Tx28th Bomb Wing, Ellsworth AFB, SD |
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Témoignages de pilotes |
indisponible |
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Photos |
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Auteur : Sergio |
Photos : Pégase et USAF. |
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