Qu'est-ce que le vol à voile ?
Le vol à voile c'est l'expérience unique de pouvoir voler sans autre moteur que celui des courants aériens ascendants. Contrairement à certaines croyances, un planeur n'a pas besoin de vent pour tenir en l'air, en fait, un planeur est un avion sans moteur mais avec des ailes deux fois plus longues, ce qui lui donne de meilleures capacités au vol plané. Aussi, ce que plusieurs personnes ignorent, c'est qu'un vol de planeur peut durer plusieurs heures et des vols voyages de 50 à 500 km sont courants en vol à voile.
Comment un planeur décolle-t-il ?
Deux méthodes sont couramment utilisées à travers le monde; la première, la plus populaire, consiste à remorquer le planeur avec un avion à moteur jusqu'à une altitude de l'ordre de 500m ; à cette altitude le planeur largue le câble de remorquage et poursuit son vol plané.
La deuxième méthode consiste à utiliser un treuil au sol qui permet d'emmener le planeur jusqu'à une altitude d'environ 300-400m. Une troisième méthode, moins populaire celle-là, consiste à utiliser un motoplaneur, c'est-à-dire un planeur équipé d'un petit moteur (parfois rétractable) juste assez puissant pour permettre le décollage mais sans plus.
Comment un planeur tient-il en l'air ?
Un planeur descend toujours lentement vers le sol (taux de descente fixe), il suffit de trouver des courants aériens ascendants et de rester à l'intérieur; si la force ascensionnelle de ces courants est plus forte que le taux de descente du planeur, ce dernier gagnera de l'altitude. Ainsi en "sautant" d'un courant ascendant à l'autre il est possible de rester en l'air pendant des heures et de parcourir des distances impressionnantes.
Comment trouve-t-on les courants aériens ascendants ?
Grâce à un instrument appelé le variomètre, tous les planeurs en ont un et même parfois deux; cet instrument indique au pilote si le planeur monte ou descend par rapport à la masse d'air autour de lui. Ces instruments sont très sensibles et peuvent lire la moindre variation ascendante ou descendante du planeur.
Les courants ascendants
Les courants ascendants se divisent en trois groupes :
Les thermiques
Lorsque le soleil réchauffe le sol, ce dernier, de par ses couleurs et ses textures inégales, ne se réchauffe pas uniformément et créé ainsi des "bulles" d'air chaud (là où le sol est plus sombre, par exemple) qui montent plus ou moins rapidement en se refroidissant. Lorsque les colonnes atteignent une certaine température (la température à laquelle l'humidité contenue dans la colonne se condense), un nuage appelé cumulus se crée. Ce nuage en forme de chou-fleur est un bon indice visuel pour signaler au pilote de planeur la présence d'une ascendance verticale, le nuage étant en quelque sorte le chapeau du thermique.
Les dynamiques
Aussi appelé vol de pente, les ascendances dynamiques sont provoquées par le vent qui frappe un relief, une chaîne montagneuse par exemple. En rencontrant les flancs des montagnes, le vent est dévié vers le haut, le planeur n'a alors qu'à longer le relief pour parcourir ainsi de très longues distances.
L'onde
Aussi appelé vol d'onde; ce type de vol, plus répandu en région montagneuse, permet aux planeurs d'atteindre des altitudes très élevées.
Anatomie du planeur
Pour le profane, tous les planeurs se ressemblent... Et pourtant, il en existe des dizaines de modèles différents. Ce sont assurément les machines les plus aérodynamiques au monde.
Biplaces ou monoplaces, ils sont entièrement réalisés en matière plastique (fibre de verre, carbone etc.). Toutes les surfaces sont recouvertes d'une couche de gelcoat blanc qui assure un haut degré de finition. En effet, la moindre aspérité risque de détériorer l'aérodynamisme du planeur et de ce fait ses performances en vol. C'est pourquoi le traitement des surfaces est l'objet d'un soin méticuleux de la part des vélivoles: le planeur est houssé quand il reste au sol.
On distingue trois parties essentielles dans un planeur :
La voilure
De 15 à 25 mètres d'envergure, elle est constituée de deux ailes ou "plumes" qui assurent la sustentation et portent les ailerons permettant l'inclinaison du planeur.
Le fuselage
C'est la partie centrale qui accueille les ailes et la cabine de pilotage. Sa forme est celle d'un fuseau de 6 à 8 mètres de longueur. Le fuselage est muni en-dessous du train d'atterrissage.
Les empennages
Constitués de la gouverne de profondeur et de la gouverne de direction, ils forment un T et assurent la double fonction de gouvernail et de stabilisateur.
Le planeur est un appareil démontable, ce qui facilite son transport au cas où le pilote a été contraint de se poser dans un champ ou lors de stages de découvertes dans d'autres aéroclubs. 15 minutes sont généralement suffisantes pour démonter et charger un planeur dans sa remorque spécialement aménagée.
Le cockpit
Le cockpit d'un planeur renferme sensiblement les mêmes instruments et commandes que celui d'un avion à moteur, à l'exception des instruments relatifs au moteur, au vol sans visibilité (IFR) et au système hydraulique. Par contre, la commande des aérofreins et la poignée de largage sont propres au planeur.
Performances
La caractéristique principale d'un planeur, en terme de performances, est sa finesse qui s'exprime en un chiffre. La finesse est le quotient de la distance parcourue par rapport à la hauteur perdue. Par exemple, un avion de ligne, moteurs coupés, plane entre 15 et 25 de finesse selon les modèles, c'est à dire qu'il peut parcourir 15 à 25 kilomètres à une altitude de départ de 1 000 mètres. Les meilleurs planeurs ont une finesse maximale de 60 !
Tous les planeurs modernes ont aujourd'hui une finesse autour des 40 points contre 25 avant-guerre. Ces progrès passent à la fois par l'augmentation de l'envergure des planeurs (jusqu'à 26.40m, supérieure au Boeing 737) et de l'allongement (profondeur moyenne de l'aile sur la longueur). Concrètement, l'aile doit être longue, étroite et mince pour que le planeur soit performant.
Les classes en compétition
On distingue trois classes :
La Classe Standard
15 mètres d'envergure. Ces planeurs monoplaces pèsent environ 240 kg à vide et ils peuvent voler entre 70 et 280 km/h. Finesse: 42.
La Classe Course
Identiques aux planeurs standards, ces planeurs sont dotés en plus de dispositifs de volets de courbure qui permettent des variations de vitesses plus importantes. Finesse: 45.
La Classe Libre
Tous les autres, biplaces ou monoplaces de plus de 15 mètres et jusqu'à 27 mètres d'envergure pour les "grands libres" très performants. Finesse: 60.
Une classe "18 mètres" est à l'étude pour combler le fossé entre les "courses" et les "libres".
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