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Météorologie atmosphere |
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Qu'est-ce que
l'atmosphere standard ? |
C'est un modele theorique de reference
qui, en se limitant (!) a la troposphere
(jusqu'a une altitude d'environ 35 000 ft ou 11 km),
repond aux hypotheses suivantes :
- au niveau de la mer, la pression atmospherique est de
1013 hPa (1013,25 hPa exactement), et la temperature de +
15°C ;
- la temperature decroit de 6,5°C quand
l'altitude augmente de 1 km (ou, de facon
equivalente, decroit de 2°C quand l'altitude
augmente de 1000 ft) ;
- l'air est assimile a un gaz parfait.
Il resulte de ces
hypotheses une loi (non lineaire) de correspondance
entre altitudes et pressions qui peut etre fournie par des
formules, ou plus commodement par des tables qui ont
ete publiees en 1976.
Ce modele est realiste
dans la mesure où il correspond a des valeurs
moyennes de l'atmosphere reelle, mais en meme
temps il reste ideal car l'atmosphere reelle
presente en fait de fortes variations autour de ces moyennes
: plus de 30 hPa pour la pression au niveau de la mer, et plus de
20°C pour la temperature. Pire, la variation de
temperature entre deux altitudes n'est pas constante et peut
meme localement changer de signe ; correlativement, la
loi de variation de la pression avec l'altitude est alors
modifiee.
Malgre ces differences
avec l'atmosphere reelle, l'atmosphere
standard est utile sur plusieurs aspects :
- Comme modele de reference, elle facilite
la description de l'atmosphere reelle puisqu'il
suffit maintenant d'expliciter les differences entre les
deux.
- Elle definit une correspondance entre pressions et
altitudes : a toute pression p mesuree en
atmosphere reelle on sait associer une "altitude
pression" Zp qui est l'altitude a laquelle, en
atmosphere standard, on aurait la pression p. Plus
simplement, on peut dire que l'altitude pression Zp est l'altitude
donnee par la table d'atmosphere standard en regard
de la pression p. On pourrait donc graduer un barometre
directement en altitudes pressions au lieu de le faire en hPa ou en
mm de mercure. En la perfectionnant un peu, cette idee,
aboutit a l'altimetre.
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Qu'est-ce qu'un
altimetre ? |
Un altimetre est un barometre gradue en
altitudes pressions, auquel on a ajoute une
possibilite de reglage : si dans la fenetre
dite "de calage" on affiche, ace a un bouton de
reglage, une pression pc, l'altimetre
affiche la difference Zp - Zpc (en
notant Zpc l'altitude pression correspond a la
pression de calage pc).
Si pc = 1013 hPa (on
parle alors de calage standard), Zpc = 0 puisqu'en
atmosphere standard, c'est au niveau de la mer, donc
a l'altitude 0, que l'on trouve une pression de 1013 hPa.
L'altimetre affiche alors la pression standard
Zp. C'est deja une bonne nouvelle : en
atmosphere standard, l'altimetre au calage standard
1013 affiche l'altitude. On avance !
Malheureusement, on a vu qu'on n'est
pratiquement jamais en atmosphere standard. Mais
l'altimetre va quand meme nous permettre de nous
"reperer verticalement" en atmosphere
reelle.
En effet, la pression peut alors etre une fonction assez
compliquee de l'altitude reelle, mais elle en est
toujours une fonction strictement decroissante meme en
cas de "bizarreries" locales comme l'inversion de
temperature. Comme l'altitude pression est, de facon
similaire, une fonction decroissante de la pression, elle
varie dans le meme sens que l'altitude reelle. Donc
l'altitude pression (on devrait dire la difference
d'altitude pression) affichee par un altimetre
(cale a 1013 ou pas) est une fonction strictement
croissante de l'altitude reelle : on ne sait pas sans calcul
quelle altitude reelle correspond a une altitude
pression donnee, mais on sait "graduer" la verticale en
altitudes pressions et se reperer sur cette echelle
des altitudes pressions ace aux indications de
l'altimetre.
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En quoi
l'atmosphere reelle differe-t-elle de
l'atmosphere standard ? |
On peut definir une "atmosphere reelle un peu
idealisee", intermediaire entre
l'atmosphere standard et l'atmosphere reelle
:
- la pression atmospherique au niveau de la mer n'est plus
egale a 1013 hPa ;
- la temperature qui regne sur l'isobare 1013 hPa
(surface sur laquelle p = 1013 hPa) n'est plus egale
a + 15°C mais a 15°C + Δt ;
- cette atmosphere reelle etant
"graduee verticalement" en altitudes pressions, on lui
attribue la meme loi de variation de la temperature
avec l'altitude pression qu'en atmosphere standard : la
temperature decroit de 6,5°C quand l'altitude
pression augmente de 1 km (ou, de facon equivalente,
de 2°C quand l'altitude pression augmente de 1000 ft).
Cette atmosphere
reelle idealisee se deduit donc de
l'atmosphere standard par deux operations :
- Modification de toutes les temperatures, du meme
ecart de temperature Δt : on dit qu'on est en
temperature standard + Δt.
- Decalage vertical entre le niveau de la mer (altitude
reelle 0) et l'isobare 1013 hPa (altitude pression 0).
La modification des
temperatures se traduit par un changement de l'espacement
vertical des couches isobares : elles se resserrent si Δt est
negatif, et s'eloignent les unes des autres si
Δt est positif. Tout se passe comme si l'echelle des
altitudes pressions qui sert a graduer l'atmosphere
reelle se dilatait en fonction de la temperature.
Le calcul montre que, jusqu'a une altitude de 10 000 ft, le
"coefficient de dilatation" est d'environ 100 ft par tranche de
3000 ft et de 10°C. Si un altimetre indique une
difference d'altitude pression de 7500 ft (entre le point
où il est place et la surface isobare correspondant
a la pression de calage) un jour où Δt =
20°C, on en deduit que la hauteur reelle
(difference d'altitude reelle) correspondante est
plus elevee de 100 ft x 2,5 x 2 = 500 ft (puisqu'on a
2,5 fois 3000 ft et 2 fois 10°C). Elle est donc de 8000 ft, et
conforme a l'adage "plus chaud, plus haut".
Quant a la "vraie"
atmosphere reelle, elle differe de cette
atmosphere idealisee par des tassements ou des
eloignements des isobares localises a
certaines tranches de l'atmosphere. On retiendra que les
valeurs donnees par un aerodrome n'ont qu'une
portee locale car les extrapolations se heurtent a la
non-conformite de l'atmosphere reelle a
ce modele idealise.
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Quand l'altimetre
indique-t-il de facon exacte l'altitude reelle ou une
hauteur reelle ? |
La reponse est : pas souvent, sauf si on l'y aide par le
calage.
On pouvait s'en douter : les
echelles d'altitude pression et d'altitude reelle ont
en general "les zeros decales"
et on a vu que, de plus, la hauteur reelle entre deux
graduations de l'echelle d'altitude pression varie avec
Δt, generalement non nul.
On definit donc les calages
suivants :
- QFF : pression au niveau de la mer.
Un altimetre cale au QFF indique bien 0 au niveau de
la mer ; mais si Δt est non nul, il indique a tout
niveau superieur une altitude fausse d'environ 100 ft par
tranche de 3000 ft et de 10°C de Δt.
- QNH : pression a afficher dans la fenetre de
calage de l'altimetre pour qu'il affiche l'altitude exacte
au niveau de l'aerodrome.
A tout autre niveau, si Δt est non nul, il indique une
altitude fausse, dans un sens ou dans l'autre selon qu'on vole
au-dessus ou au-dessous du niveau de l'aerodrome.
En particulier, il n'indique pas zero au niveau de la mer,
mais environ 100 ft par tranche de 3000 ft d'altitude de
l'aerodrome et de 10°C de Δt. Cette erreur est
generalement faible pour les terrains de plaine,
d'où la confusion frequente entre QNH et QFF.
- QFE : pression au niveau de l'aerodrome.
Si cette pression entre dans la fenetre de calage (ce qui
n'est pas possible si l'altitude de l'aerodrome est trop
elevee), l'altimetre cale au QFE
indique 0 au niveau de l'aerodrome, soit la hauteur exacte
au dessus de l'aerodrome. C'est le seul niveau où la
hauteur indiquee soit exacte ; elle est fausse dans un sens
ou dans l'autre selon qu'on vole au-dessus ou au-dessous de ce
niveau.
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Quand doit-on corriger
l'indication de l'altimetre en fonction de l'ecart
avec la temperature standard ? |
Reponse : en pratique pas souvent, et surtout, ne le faire
qu'a bon escient.
Il y a a cela de nombreuses
raisons evidentes : rester "devant son avion" et regarder
dehors (en plus, c'est beau !) plutôt qu'avoir le nez dans
une calculette ou une table d'atmosphere standard, ne pas
s'embeter pour des "pouillemes" alors qu'on est en VFR
(a 100 ft par tranche de 3000 ft et de 10°C, il faut
a la fois voler assez haut et dans des conditions de
temperature "significativement non standards", pour arriver
a des corrections de centaines de ft), etc.
Mais il y a aussi une raison plus
subtile : c'est que le calage de l'altimetre est avant
tout une convention simple qui permet de se coordonner avec un
minimum d'erreurs.
Deux avions dont les altimetres au meme calage
affichent des altitudes pressions differentes (suffisamment
pour que les erreurs de mesure soit negligeables) vont
pouvoir se croiser sans risque de collision. Ils ne savent pas
forcement a quelle altitude reelle ils sont,
mais au moins, ils ne sont pas a la meme.
Donc si le contrôle demande
a un pilote de voler a 3000 ft QNH, il doit le
prendre au pied de la lettre et ne surtout pas voler cale au
QFF avec l'altimetre a 2800 ft sous pretexte
d'etre "vraiment a 3000 ft" malgre la
canicule...
De meme, si on doit voler par
exemple au FL 85, il est pertinent de verifier, lors de la
preparation du vol, qu'en fonction des conditions du jour
(QNH et Δt) ca passe bien au-dessus de l'altitude de
securite (et pas seulement au-dessus de la
surface...). Mais pour la meme raison que ci-dessus, le vol
au FL 85 impose de maintenir 8500 ft a l'altimetre
cale a 1013, et il n'y a surtout pas de correction de
temperature a appliquer.
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Comment en savoir plus ? |
Une presentation plus complete, des formules, leurs
demonstrations, et des exemples d'applications sont fournis
a la rubrique atmosphere du site personnel de l'auteur de
ce chapître.
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