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Guide d'identification Messerschmitt Me-163 Komet |
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Plan 3 vues |
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Carte d'identité |
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Type |
Intercepteur pur |
Dates clés |
- Premiers vols : 19 février 1938 (1er prototype), puis printemps 1941 (Me-163A V1 sans moteur) puis août 1941 (vol motorisé), puis août 1943 pour le 163B
- Livraison en : mai 1944
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Constructeur |
Messerschmitt AG (Allemagne) |
Equipage |
un pilote |
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Historique |
si vous êtes pressé |
Le Me 163 KOMET est issu d'un programme de la Luftwaffe qui en dit long sur la situation dans laquelle se trouvait l'Allemagne en cette période. Faire l'impossible pour intercepter et détruire les bombardiers diurnes US qui venaient pilonner les sites industriels participant à l'effort de guerre. Il fût le seul chasseur à turboréacteur utilisé pendant la 2e G.M
Le résultat fût l’un des avions les plus extraordinaires qu’on puisse concevoir à cette époque : le Me-163 n'était rien moins qu'un planeur auquel on avait ajouté un moteur fusée et deux canons de 30 mm. Le tout a donné un petit chasseur à ailes en bois qui s'avérait aussi dangereux pour ses pilotes que pour le personnel au sol. Il avait en effet tendance à exploser au décollage, ce qui n'était pas excessivement rassurant pour les pilotes.
Malgré tout, le cap magique des 1000 km/h fût atteint et tenu secret (1004 km/h le 2 octobre 1941). Les performances de ce chasseur d'interception étaient vraiment peu orthodoxes, avec également un taux de montée exceptionnel. Heureusement pour les équipages de bombardiers, le Komet était handicapé par un système de tir dont la cadence était trop lente et par la difficulté d'ajuster la visée compte tenu de la vitesse. Le Me-163 était surtout vulnérable au sol et dans la phase de descente et d'atterrissage qui s'opérait en vol plané, après épuisement du carburant. |
historique détaillé |
Début du programme |
De tout les avions qui ont servi pendant la Deuxième Guerre mondiale, le Me-163 Komet était l'un des plus radicaux, l'un des plus futuristes. Le concept novateur d'une brève autonomie (7 minutes) pour un intercepteur de défense locale mû par un moteur-fusée était certainement valable et a pu prouver que plus d'une épine avait été plantée dans le flan des Alliés par cet étrange petit avion. Le projet d ‘un intercepteur pur sans plan fixe horizontal trouve ses origines en 1937 sous le nom de code de « Projet X », sous la direction du Dr Alexander Lippisch. L’idée était de concevoir un chasseur de défense aérienne possédant une vitesse et un taux de montée exceptionnels grâce à un moteur-fusée. Les premiers prototypes de Me-163A volèrent en 1941 sans moteurs, mais les essais en vol du Me-163B, plus évolué, furent retardés jusqu’en août 1943 par des difficultés de mise au point des moteurs et carburants. Il s’avéra rapidement que si les performances du moteur-fusée donnaient entière satisfaction, la consommation élevée pénalisait grandement l’autonomie. De plus, les deux carburants utilisés étaient très volatils et explosaient parfois sans crier gare (ce qui semble logique puisque ce n’étaient après tout que des gaz).
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Débuts opérationnels |
Le capitaine Wolfgang Späte a été rappelé du front russe et désigné comme "Typenbegleiter" (Patron des Me-163) en janvier 1944. Le premier Staffel, le 20/JG 1, est né sur le papier comme étant basé à Zwischenahn, alors que ni les équipages ni l'avion n'existait encore. En février, le 20/JG 1 fut redésigné I/JG 400 par le Capitaine Späte et placé sous le commandement de l'Oblt. Robert Olejnik. En mars, le I/JG 400 est envoyé à Wittmundhafen avec 12 pilotes, bien que le Staffel ne dispose toujours d'aucun avion. Fin mars le premier avion est réceptionné et en avril le second Staffel, II/JG 400, est créé et assigné à l'Hptm. Otto Böhner. Le premier engagement avec l'aviation Alliée se produit le 13 mai 1944, quand le Capitaine Späte se lance à la poursuite de deux P-47. La poursuite s'est révélée inutile, le Komet étant touché deux fois dût effectuer un atterrissage d'urgence. Malheureusement au milieu de ses essais en combat le commandement Nazi transfère le Capitaine Späte à l'arrière et le réaffecte dans son ancienne unité, le JG 54, pour prendre la tête du Gruppe IV. Le Colonel (Oberst) Gordon Gollob a été nommé en remplacement de Späte, mais sa vision pour l'utilisation du Komet s'est révélée erronée. Le capitaine Späte avait travaillé dur pour disperser le Komets aux terrains d'aviation à Venlo, Deelen, Mal Zwishenahn, Wittmunhafen, Nordholz et Husum pour intercepter des bombardiers Alliés sur la route de leurs objectifs situés en Allemagne. L'Oberst Gollob, lui, a rapatrié tous les Komet à Brandis, à l'est de Berlin près de Leipzig. Ce fut un coup dur pour tout le personnel qui avait reçu sa formation sous l'égide du Capitaine Späte, et a signifié qu'en accumulant tous les avions sur une surface si restreinte, ils devaient décoller à deux ou trois à la fois toutes les 20 secondes. Cela a abouti à énormes problèmes pour l'atterrissage lorsque tous les groupes voulaient rentrer de la même façon qu'ils étaient partis ! C'est ce qui amené à mettre au point la 'Scheuchschlepper' (Remorquage des Chasseurs), pour récupérer les avions posés et les ramener à leur point de départ, le Komet ne pouvant se déplacer au sol de façon autonome. Il y a eu de nombreux d'engagements avec ce que les Alliés ont appelé 'powered egg' (l'oeuf motorisé) et les Alliés l'attribuaient toujours à un avion à réaction. Il y eu quelques victoires célèbres de pilotes de Komet sur des B-17 et des P-51. La seule escadrille de Komet opérationnelle, la I/JG 400, remporta ainsi 9 victoires tandis que 14 de ses appareils étaient perdus.
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Plateforme de tir malaisée d’emploi |
Cependant, un gros problème rencontré par les pilotes de Komet était sa vitesse. Les pilotes n'avaient jamais reçu de formation à l'attaque avec un avion dont la vitesse approchait Mach 1. De plus, les deux canons Mk-108 de 30 mm étaient des armes de tir lentes. Une fois qu'un Komet arrivait sur une formation de bombardiers volant à 300 km/h, il fondait sur les bombardiers avec un surcroît de vitesse d'environ 350 km/h. Ouvrir le feu avant 650-800 yards était un gaspillage de munitions, alors qu'une distance de 650 yards était franchie en environ 4 secondes ! Les 200 derniers yards (environ 1.5 secondes) étaient employés pour préparer la remontée et s'échapper de la formation ennemie. Cela signifiait qu'un pilote avait seulement 2.5 secondes pour viser et tirer! C'est un miracle que quelques coups au but aient pu être relevés ! La vulnérabilité principale du petit avion était au niveau de son système de propulsion, un moteur-fusée bi-carburant Walter HWK 509A-2 et de ses deux carburants fortement volatils. Lors du remplissage des réservoirs de carburant n'importe quelle secousse un peu forte pouvait provoquer le mélange des deux combustibles et un incendie ou une explosion pouvait en résulter, et cela s'est fréquemment produit, provoquant un plus fort taux de perte de Komet au sol en maintenance, qu'en combat aérien. Les pilotes de P-51 ont également trouvé un autre point faible du petit avion : en raison de leur autonomie très réduite, les Komet, devaient se poser très vite et se transformaient alors en cibles faciles pour les pilotes américains qui n'avaient qu'à attendre l'extinction du moteur-fusée pour fondre sur leurs proies. Au moins six Me-163 ont été perdus de cette façon. De même, tous les Me-163 étant rassemblés sur le même aérodrome, les chasseurs avaient tout le loisir de les mitrailler sans trop de difficultés. Comme l'avance des Alliés déplaçait le front vers l'est, la base de Brandis a servi à des chasseurs-bombardiers, jusqu'au 20 avril 1945, date à laquelle Fliegerhorst/Brandis est tombée devant la 9ème Division Blindée de l'Armée américaine. Pendant cette période, le Capitaine Späte avait retrouvé son commandement, mais c'était trop tard. Il avait déjà évacué le II/JG 400 à Husum, qui fut à son tour livré aux éléments du Régiment de la Royal Air Force le 8 mai 1945. Il y eu un total de 364 Me-163 Komet construits (y compris deux Me-163S à deux places, pour la formation). Cependant, il n'y en avait jamais plus de vingt opérationnels au même moment. En novembre 1944, il y avait plus de 100 Me-163B à Brandis, mais tous étaient bloqués au sol en raison du manque de pilotes formés et de carburant. Moins de 25 % de tous les Komet produits ont connu le combat. De nombreux exemplaires capturés figurent aujourd'hui aux catalogues de musées du Monde entier.
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Spécifications |
Dimensions |
Envergure |
9,32 m |
Longueur |
5,69 m |
Hauteur |
2,74 m |
Masses |
Masse à vide |
1 905 kg |
Masse en charge |
4 110 kg |
Performances |
Vitesse maximale |
960 km/h à 10 000 m |
Montée initiale |
16 400 ft/min |
Plafond pratique |
54 000 ft |
Autonomie |
7 minutes de vol |
Rayon d'action |
fonction du mode de décollage, mais moins de 100 km |
Aspects techniques |
Description du cockpit |
(1) Les six indicateurs situés en face du manche à balai (dans le sens horaire, partant du haut à gauche)
:
- Vario
- indicateur de virage
- badin
- indicateur de pression moteur
- vitesse rotation turbine
- altimètre
(2) indicateur de consommation carburant
(3) indicateurs moteur
(4) manette des gaz (cinq positions possibles : OFF, ralenti sol, ralenti vol, croisière, puissance max)
(5) manette du train d’atterrissage
(6) interrupteur principal moteur (« master engine arming switch”)
(7) indicateur de pression d’huile
(8) témoins de position du train
(9) viseur Revi 16B
(10) plaque pare-balle en verre renforcé (9 cm d’épaisseur)
(11) commande des volets de sustentation
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Motorisation & Carburant |
Me 163A |
Le carburant du 163A provoquait une réaction chimique de basse température, et aucune flamme n’était visible. La température en sortie de tuyère n’était que de 600°C et laissait une longue traînée compacte derrière l’avion. Une sorte de gouverne de direction, ayant plutôt la forme d’un compensateur de profondeur, fût installée dans la tuyère et reliée à la gouverne de direction, pour assurer un certain contrôle avant que la gouverne principale ne devienne elle-même efficace.
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Me 163B |
Type : moteur-fusée bi-carburants (codés « T-stoff » et « C-Stoff »)
Marque : Hellmuth Walter Kiel KommandoGesellschaft
Modèle : HWK 109-509
Dimensions :
- longueur : 2,53 m
- hauteur : 89 cm
Poids total : 369 kg ainsi répartis :
- systèmes de carburation : 200 kg
- moteur lui-même : 166 kg
- système de régulation : 3 kg
Il équipa les premiers 163B.
Les cinq positions possibles pour les gaz délivraient de 220 à 3307 livres de poussée. Le C-Stoff était un mélange de 57% d’alcool méthylique, 30% d’hydrazine et 13% d’eau. Le T-Stoff était à 80% du peroxyde d’hydrogène concentré, additionné de quelques composants stabilisateurs. Il était contenu dans un réservoir principal, dans le fuselage, et de deux réservoirs plus petits, situés de part et d’autre du pilote. Emport total de carburant : 1686 kg de T-Stoff et 468 kg de C-Stoff La chaleur en sortie de tuyère ne permettait plus d’utiliser les « compensateurs » : il y avait même une flamme de 3 mètres qui en sortait, pour une température de 1800°C. C’est pourquoi une roulette de queue dirigeable fût installée.
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Armement |
Mitrailleuses |
deux canons Mk-108 de 30 mm dans les ailes (60 obus chacun). |
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Versions |
Version |
Spécificités |
1er prototype (Me 163A) |
Au début du programme, trois prototypes de Me-163A (plus tard simplement désignés Me-163) furent commandés. Ils furent construits dans l’usine Messerschmitt d’Augsburg. Plus tard, deux prototypes supplémentaires furent commandés. Les essais en vol plané eurent lieu à Augsburg et à Lechfeld (un terrain de la Luftwaffe à proximité). Il semble que les essais avec moteur-fusée n’aient eu lieu qu’à Peenemünde. Il est à noter que la numérotation en “V” des Me-163A est génératrice de confusion. Pour des raisons de sécurité, la numérotation commença en effet au numéro « V-4 » au lieu de « V-1 ». Il s’agissait d’une tentative pour faire passer ce projet pour une continuation du défunt programme Bf-263. Le dessin définitif fût trouvé en 1937. Le premier prototype (D-UICY) fît son premier vol le 19 février 1938. Après quelques essais, il fût envoyé dans un lycée technique pour l’instruction des apprentis. Les deux autres prototypes (V2 et V3) ne furent jamais achevés. |
Me 163A-0 |
L’usine Wolfgang Hirth produisit 8 exemplaires de Me-163 A-0.
Ils étaient munis d’un moteur fusée et utilisés pour l’entraînement des pilotes de Me-163 B. |
Me 163B |
La conception du Me-163 B débuta le 1er décembre 1941.
Deux prototypes furent commandés et construits à Augsburg. Leurs immatriculations étaient VD+EK et VD+EL. S’ensuivit une commande pour 70 appareils, que Messerschmitt devait construire dans l’usine de Regensburg-Obertraubling (et non Augsburg, où les prototypes furent pourtant construits). Ce lot consistait en 40 appareils de pré-série (désignés « B-0 ») équipés de canons MG 151/20 de 20 mm émergeant de l’emplanture de l’aile, et de 30 appareils de série (désignés « B-1 ») équipés de canons de 30 mm MK-108 qui n’émergeaient pas du bord d’attaque, eux. L’installation du moteur-fusée et de l’armement était confié à la société Klemm Technik de Stuttgart-Böblingen. Onze B-0 furent perdus lors du bombardement de l’usine Messerscmitt de Regensburg-Obertraubling par les américains le 17 août 1943. Ceci est à l’origine du « trou » dans l’attribution des numéros de série. La production du moteur-fusée Walter traîna considérablement, et en janvier 1944, tous les B-0 et la moitié des B-1 étaient prêts… mais aucun moteur n’était disponible alors ! Le premier avion complet fût tout de même finalement livré ce même mois. Presque toute la première moitié du lot semble avoir été utilisée par Messerschmitt pour les essais en vol et la poursuite du développement, tandis que la seconde moitié fût livrée à l’unité EK-16. Les essais en vol avec le moteur-fusée ne furent pas conduits à Stuttgart-Böblingen pour en préserver le secret et par manque de carburant adapté. Les 12 premiers appareils furent donc livrés à EK-16 sans avoir été testés en vol, l’unité étant chargée de cette « formalité »… Par la suite, les avions produits étaient convoyés en train vers Jesau (près de Königsberg, maintenant Kaliningrad). Là, des pilotes civils de la firme effectuaient les essais en vol. Cela commença en février 1944. Comme on avait besoin de l’usine de Regensburg-Obertraubling pour construire des Me Bf-109, la production de Me-163B fût totalement transférée à Klemm Technik fin 1943. Ils produisirent ensuite les modèles de série. La qualité des appareils construits par Klemm était bien inférieure à ceux produits directement par Messerschmitt. La principale raison en était la relative inexpérience en matière d’avion métalliques. Il se peut aussi que les travailleurs français du STO (Service du Travail Obligatoire) aient quelque peu saboté la production. Les Me-163B de série ne furent pas prêt pour l’utilisation opérationnelle avant juillet 1944, et la production s’arrêta fin 1944 en raison de l’avance des troupes soviétiques. |
Me 163C/D/S |
Peu de documents existent pour nous éclairer sur ce qu’auraient été les versions ultérieures du Me-163B, il n’en sera donc pas fait mention ici. |
Me-263 |
Une évolution future du –163, avec train rétractable, cockpit pressurisé et beaucoup plus d’autonomie. Il ne dépassa pas le stade de l’ébauche. |
Mitsubishi J8M1 |
Pendant la seconde guerre mondiale, les militaires japonais ont appris par leur attaché en Allemagne l'existence du Messerschmitt Me-163B Komet. Fin 1943 le Japon a pu acquérir pour la somme de 20 millions de Reichmarks la licence de fabrication du Komet, celle du Walter HWK 109-509 (le moteur-fusée), ainsi qu'un exemplaire complet de l'avion allemand. Ils cherchaient en effet désespérément un moyen de contrer les raids dévastateurs du B-29 Superfortress et ils comptaient sur cet appareil révolutionnaire pour être leur arme miracle. En fait, si la base était bien le Komet allemand, elle devait être adaptée aux besoins spécifiques des japonais, et en Juillet 1944 la Marine Impériale confiait l'étude d'un prototype à Mitsubishi Jukogyo K.K. Face aux demandes de l'Armée, le constructeur Nippon a alors étudié une seconde version, celle de la Marine étant désignée sous le code Ki-200, et celle de l'Armée sous celui de J8M1. Le surnom des deux machines est identique : "Shushi" (Coup de sabre).
La version japonaise du moteur-fusée du Walter HWK 109-509 reçut la désignation Toko Ro.2 (KR10) et ses performances étaient très similaires à celle de son homologue allemand. Par contre, le développement de l'avion lui-même subit une grande claque lorsque l’un des deux sous-marins livrant le Me-163B Allemand et toutes les liasses de plans vers le Japon fût coulé en route... L'équipe de Mijiro Takahashi, l'ingénieur Japonais chargé de coordonner l'étude du nouvel appareil n'a donc eu à sa disposition pour travailler qu'un simple manuel destiné aux mécaniciens... et rien d'autre ! Pourtant, dès septembre 1944, une maquette du Shusui a pu être achevée. Les pilotes de J8M1devaient subir un entrainement particulier dont la première étape se déroulerait sur une version planeur de leur future monture. Cet appareil était désigné sous le code MXY8 Akigusa (herbe d'automne) et sa fabrication avait été confiée au Dai-Ichi Kaigun Koku Gijitsusho (Arsenal de la Marine). Il a volé pour la première fois le 8 décembre 1944, tracté par un Kyushu K10W1 du 312ème Kokutai, et ces essais furent tout à fait concluants. Deux prototypes suplémentaires MXY8 furent construits à Yokosuka. Une version plus lourde du MXY8 a été projetée, équipée de réservoirs de ballasts d'eau pour simuler les caractéristiques d'un J8M1 en configuration opérationnelle. Elle devait être construite pour la Marine par Maeda Koku Kenkyujo (l'Institut d'Aviation Maeda) et pour l'Armée par Yokoi Koko K.K. (Compagnie d'Aviation Yokoi ) sous l’appellation Ku-13 Planeur Ecole. Une soixantaine de ces planeurs étaient construits lorsque survint la reddition japonaise. Le tout premier J8M1 construit a été achevé avec un ballast remplaçant le moteur de fusée et son carburant. Les premiers essais en vol du J8M1 ont commencé le 8 janvier 1945. L'avion était tracté par un Nakajima B6N1 et largué pour une courte phase planée suivie de l'atterrissage en mode autonome. Ces vols ont confirmé la justesse de base de la conception. Le premier moteurs-fusée Toku Ro.2 a été livré à Mitsubishi début juin 1945. Le tout premier J8M1 motoriséé était prêt pour son premier vol d'évaluation en juin. Malheureusement, sur ce premier vol motorisé le 7 juillet, le moteur-fusée s'est coupé pendant la ressource, peu après le décollage et l'avion s'est écrasé, tuant son pilote, lieutenant Cdr Toyohiko Inuzuka. La cause de la panne moteur a été supposée avoir été un problème d'alimentation en peroxyde hydrogène. Aucun autre vol d'essai n'a jamais eu lieu. Le système de carburant des 6ième et 7ième prototypes était en cours de modification quand la guerre s'acheva, signifiant l'abandon du programme Shusui. A la reddition japonaise, un total de 7 Shusui avait été construit par Mitsubishi, plus trois planeurs MXY8 et environ une soixantaine de planeurs lourds Akigusa et Ku-18 Shusui. Deux versions Navales du Shusui ont été projetées, le J8M1 armé de deux canons de 30 mm le canon et le J8M2 dont un canon étant remplacé par des réservoirs suplémentaires. Une version agrandie du Ki-200, avec une capacité d'emport de carburant accrue, le Ki-202, devait être le projet d'intercepteur prioritaire pour l'Armée. Un J8M1 a été capturé par les forces AMÉRICAINES après la guerre et a été transféré aux Etats-Unis pour évaluation, mais n'a jamais vraiment volé. Il a été acquis par Ed Maloney chez un ferrailleur en 1950 et est maintenant en exposition statique au musée de Chino, en Californie. |
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Critères d'identification |
A notre connaissance, pas de risque réel de confusion avec un autre avion connu, tant la silhouette avant-gardiste du Me-163 est unique. Ce n’est qu’en furetant parmi les prototypes qu’on déniche parfois un avion de forme un tant soit peu similaire. Dans notre cas, il s'agit du Northrop XP-79. Inspiré par les travaux allemands menés par Heinkel (He 176) et Messerschmitt (Me 163 Komet), Northrop proposa à l'USAAF, en 1942, le développement d'un intercepteur retenant la formule de l'aile volante et propulsé par un moteur-fusée.
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Témoignages de pilotes |
Rudy Opitz : Pilote d’essai en chef |
A 86 ans, Rudy se rappelle encore très clairement son premier contact avec le Me-163 : « Je peux vous dire que je n’arrêtais pas de regarder ce truc. Le fuselage du –163A se fondait réellement dans la voilure. Il était tout simplement magnifique et possédait – mon Dieu – un moteur-fusée ! J’étais ravi d’être impliqué dans un tel projet ».
Décollage et atterrissage :
Pour le décollage, l’avion était positionné, patins sortis, sur un chariot non freiné que nous larguions une fois en l’air. La principale différence avec un avion à hélice était l’absence de souffle hélicoïdal sur la gouverne de direction. Pas d’action au palonnier donc, avant d’avoir atteint la vitesse minimale de contrôle (environ 130 km/h), et c’était là un point critique de l’avion. Un avion très alourdi par le carburant sur un tout petit chariot très léger : le décollage d’un terrain en herbe faisait donc courir le risque de se voir déséquilibrer par les irrégularités du terrain, ornières ou taupinières ! Si vous n’aviez pas alors acquis la vitesse d’efficacité des commandes cela pouvait devenir très problématique… Un patin de queue fût heureusement rajouté pour améliorer le contrôle en direction au décollage. Sur le 163B cela fût remplacé par une roulette reliée à la direction. Après décollage : largage du chariot, rétraction des patins, compensation de l’avion puis accélération pour atteindre la vitesse de meilleure montée. Une fois celle-ci atteinte, nous tirions sur le manche et montions avec une pente d’environ 70° ! Lorsque nous entraînions les pilotes de la Luftwaffe sur le 163B, nous décollions typiquement de pistes en dur pour atterrir ensuite sur des terrains en herbe, voire le long de la piste, dans l’herbe, ceci afin de ne pas abîmer les patins d’atterrissage.
Caractéristiques de vol :
En fait le pilotage n’était guère différent de celui d’un jet moderne. Certains des pilotes expérimentés que nous transformions sur Me-163B se sentaient prêts à partir en mission après seulement trois vols motorisés ! Les pilotes appréciaient rapidement cet avion pour sa douceur au commandes et son pilotage sain. Il était équipé de becs de bord d’attaque qui éliminaient le décrochage en le remplaçant par un basculement en avant, immédiatement récupérable. L’avion ne partait pas en vrille. Il était conçu pour être docile, même à basse vitesse, envers des pilotes inexpérimentés. C’était effectivement nécessaire pour réussir à atterrir en plané après quelques vols seulement ! Bien que nous étions supposés avoir sept minutes d’autonomie, dans la pratique on en constatait plutôt cinq…
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Anecdotes |
- La combinaison de vol, les bottes et même les sous-vêtements des pilotes étaient fait de matières non organiques (équivalent allemand du nylon). Des vêtements faits de matières organiques (laine, coton) se seraient en effet embrasées au simple contact de l’un des carburants.
- Toujours pour protéger le pilote de la bombe dans laquelle il était installé, le pilote était protégé par une plaque blindée de 13 mm d’épaisseur, derrière sa tête et ses épaules, et d’une autre de 8 mm derrière son dos.
- La petite hélice sur le cône de nez (sur certains appareils) était une génératrice électrique.
- Les parachutes des pilotes ne fonctionnaient qu’en deça de 250 km/h, donc comment s’éjecter à 900 km/h ?
Il fût alors décidé de ralentir le Me-163 au moyen d’un parachute
- Le Me-163 servit à tester une arme nouvelle contre les formation de bombardiers alliés : le SG 500 Jagdfaust. C’était une série de 10 bouches à feu à l’emplanture des ailes, et tirant vers le haut leurs munitions de 50 mm. Tout ce que le –163 avait à faire était de voler à vitesse maximale sous la formation de bombardier, une cellule photo-électrique déclenchant la salve. Un essai concluant (un B-17 abattu) fût réalisé le 10 avril 1945.
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Photos |
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Auteur : VinMan (merci à Flying Frog qui a fourni la matière de base et a su me convaincre de faire cette fiche... 'foiré va!) |
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