L'Etendard, fruit d'une série de prototypes désignés initialement Mystère, fut conçu en vue de participer à la compétition organisée en 1955 par l'OTAN, relative à un chasseur d'attaque capable d'opérer à partir de pistes sommairement aménagées. Dassault met alors au point trois avions, parallèlement au développement de la formule Mirage.
Le Mystère XXII biréacteur Turboméca Gabizo, devenu Etendard II, vole le 23 juillet 1956 aux mains de Paul Boudier. Répondant à une fiche programme de l'Armée de l'Air, il n'est finalement pas retenu.
Le Mystère XXIV mono-réacteur Snecma Atar 101 E3, devient Etendard IV, vole le 24 juillet 1956 à Mérignac, piloté par Georges Brian puis est présenté au concours OTAN. C'est également le 1er avion militaire à réaction confié au bureau d'études de Mérignac.
Le Mystère XXVI mono-réacteur Bristol Orphéus 03, devenu Etendard VI, vole le 15 mars 1957 aux mains de Gérard Muselli. Il est également présenté au concours OTAN. Ces deux appareils, tout comme le Bréguet Br.1001 Taon ne sont pas retenus par l'OTAN au profit du Fiat G.91. Toutefois l'Etendard IV attire l'attention de la Marine Nationale qui, en 1956, commande une version navalisée pour ses porte-avions Foch et Clemenceau. La mise au point de ce nouveau chasseur embarqué fait l'objet de modifications portant notamment sur l'installation d'un réacteur Atar 8 (variante sans PC de l'Atar 9), un fuselage redessiné selon la loi des aires et une augmentation de la surface de la voilure pour compenser l'augmentation du poids. Les dispositifs hypersustentateurs sont également améliorés. Sa structure est renforcée pour le catapultage et l'appontage. Le nez de l'avion est agrandi pour l'utilisation d'un radar et reçoit une perche escamotable pour le ravitaillement en vol. Les extrémités des ailes sont repliables. Une présérie de 5 appareils est commandée en mai 1957.
Le 1er Etendard IV M vole le 21 mai 1958, à Melun-Villaroche, aux mains de Jean-Marie Saget : il va aussi vite que le SMB2 alors que son réacteur n'est pas équipé de postcombustion. La variante IV P (reconnaissance) vole le 19 novembre 1960 avec le même pilote.
Les performances et capacités d'emport de charges font de l'Etendard IV M un excellent avion d'assaut, utilisable en mission secondaire à l'interception et au combat aérien, caractéristiques imposées par la Marine Nationale.
L'appareil sera produit en série à Mérignac en 90 exemplaires, sans compter les prototypes et les préséries. Les livraisons s'échelonneront de décembre 1961 à mai 1965 pour les Etendard IV M (n°1 à 69) et de décembre 1962 à mai 1965 pour les Etendard IV P (n°101 à 121).
La 1ére formation de l'Aéronautique Navale qui utilisa les Etendard IV M fut la flottille 15F (unité d'entraînement) sur la BAN (Base Aéronavale) de Hyères, cette flottille réalisa les essais opérationnels sur le tout nouveau porte-avions Clemenceau, avant de rejoindre la BAN de Landivisiau.
Il équipa les Flottilles 11F de Landivisiau et 17F de Hyères.
L'Etendard IV P équipa la Flottille 16F à Landivisiau et à Hyères.
L'Etendard IV M sera progressivement retiré du service au fur et à mesure de l'arrivée des Super-Etendard à partir de 1978.
Le dernier Etendard IV M vola en 1991 au sein de la 16F.
Nota : historique intégralement tiré du site du Conservatoire de l'Air et de l'Espace d'Aquitaine, qui possède dans sa collection l'Etendard IVM n°40. |
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IVM |
IVP |
Envergure (m) |
9,60 |
9,60 |
Longueur (m) |
14,35 |
14,79 |
Hauteur (m) |
3,85 |
3,79 |
Surface Alaire (m²) |
28,4 |
28,4 |
Masse à vide (kg) |
5 900 |
5 900 |
MTOW (kg) |
10 800 |
10 800 |
Masse maximale (kg) |
10 800 |
10 800 |
MLW (kg) |
7 800 |
7 800 |
Performances |
Dist. franch. (km) |
1 666 |
1 666 |
Rayon d'action BA (km) |
600 |
600 |
Vitesse maximale |
M 1.3 |
M 1.3 |
Altitude max. (m.) |
13 716 |
13 716 |
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Version |
Spécificités |
Etendard IV M |
Version d'assaut et de défense de la flotte. Avionique : Radar DE Aïda 2, calculateur de bombardement SAAB AX 26. Armement : Deux canons DEFA de 30 mm (122 coups/ arme), missiles AIM-9B, missiles anti-navires AS-20 puis AS-30, bombes de 250 et 400 kg, lances-roquettes LR-60 et LR-150. L'avion est reconnaissable des autres versions grâce au bout rond de son nez.
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Etendard IV P |
Version de reconnaissance. Avionique particulière : ensemble CER 10PR avec caméra OMERA 31 F600. L'avion est aisé à identifié en raison de son nez tronqué pour pouvoir abriter une caméra (1). De côté, il est repérable aussi grâce à la trappe aménagée pour un autre objectif photo (2).
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Etendard IV PM |
Version de reconnaissance adaptée à partir de cellules de IVM pour compenser le taux d'atrition des IVP. Il dispose des mêmes équipement que le IVP, à l'exception du système d'alerte BW normalement noyé dans le bord d'attaque de l'aile L'avion, en tout points semblable au IVP, est reconnaissable grâce à son code supérieur à 121.
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L'Etendard IV est facile à identifier, surtout en raison de son nez spécifique, qui comprend pour toutes les versions une quille anti-roulis sous le nez qui abrite aussi une antenne de contre-mesures (1). A cela s'ajoute des éléments plus discrets mais qui peuvent servir à confirmer l'identification :
La perche de ravitaillement coudée et en position centrale (2); Nota : pour les IVP et IVPM, elle peut aussi être droite comme indiqué sur les photos ci-dessus.
Une jambe de roulette très allongée pour donner une incidence positive à l'avion, afin de faciliter le catapultage (3);
Une crosse d'appontage (4);
Des gouvernes de direction au premier quart de la dérive (5);
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