Origines

Etudié à la fin des années 40 pour succéder au Convair B-36, le prototype désigné XB-52 prit l’air en octobre 1952, déjà équipé de ses huit réacteurs montés par paires sous voilure.

Sa solidité, son autonomie (16 000 km) et sa capacité d’emport surclassèrent tous ses concurrents, et l’US Air Force passa commande pour 744 exemplaires qui seront produits jusqu’en 1962 en 7 versions. Le service opérationnel du premier exemplaire de série fut effectif le 15 avril 1955.

Initialement prévu pour être un appareil de transition dans l’attente d’un successeur qui aurait du être soit à propulsion nucléaire (qui ne vit jamais le jour…), soit à hautes performances (le XB-70 Valkyrie jugé trop coûteux et vulnérable aux nouveaux missiles), il nous faut bien constater que le B-52 approche maintenant des 50 ans de service actif !!!

      Opérations

Le B-52 fut pour les USA « l’arme absolue » durant 10 ans (de 1955 à 1965). Cet appareil capable de larguer 4 bombes atomiques sur n’importe quel point du globe à 36000ft et à une vitesse proche de celle du son contribua par sa seule existence à éviter ou régler nombre de crises internationales…
Mais dès le milieu des années 60, il devint LA cible idéale des nouveaux systèmes de défense sol/air et air/air mis en service par les différents protagonistes de la guerre froide…
Afin d’en atténuer la vulnérabilité, on lui permit d’emporter 2 missiles nucléaires « Hound Dog » de 500km de portée, lui évitant ainsi de se présenter à la verticale de l’objectif à atteindre.

Lorsque les GI’s commencèrent à s’engluer au Viet-Nam, les avions furent modifiés pour recevoir un chargement de bombes classiques (12 bombes de 340kg sous les ailes et 84 de 225kg en soute). Mais les villes Nord-Vietnamiennes, bien qu’assez mal défendues, purent tirer plusieurs missiles SAM sur les B-52 ; en deux raids, L’USAF eut a déplorer la perte de 15 machines (28 membres d’équipage tués ou disparus, 33 faits prisonniers), ce qui sonna le glas définitif des bombardements « sur zone » à 1500/2000m d’altitude…
Tous les avions furent rapatriés et reconvertis en bombardiers basse-altitude (avec renforcement structurel et équipements d’attaque nocturne) afin de tirer des missiles à courte portée sur les positions adverses, mais le B-52 restait trop vulnérable…

A la fin des années 70, fut conçu le missile ALCM (futur Tomahawk) à longue portée (2500km), mettant les Stratofortress définitivement hors d’atteinte des systèmes anti-aériens adverses !

      Aujourd'hui

Depuis l’éclatement de l’URSS, le B-52 fut employé dans des conflits nombreux et diversifiés (Irak, ex-Yougoslavie, Afghanistan) en utilisant soit des missiles de croisière (il en embarque jusqu’à 12) soit des bombes classiques en l’absence de toute réaction anti-aérienne.

Outil stratégique sans égal pour les USA (le B-1 est un fiasco technique et l’aile volante furtive B-2 coûte une véritable fortune tant à l’achat qu’à l’entretien), le B-52 est en passe de réaliser un record qui ne sera sans doute jamais battu : un programme de remise à niveau est envisagé, ce qui permettrait de l’utiliser en première ligne jusque vers 2035/40 ! Ce qui ferait du B-52 un avion ayant connu 80 années de carrière opérationnelle…