En mai 1957, la Navy lança une compétition destinée à lui procurer un nouvel appareil. Le cahier des charges exigeait un bombardier d'attaque embarqué capable d'opérer à très basse altitude et de délivrer des armes conventionnelles ou nucléaires sur n'importe quelle cible, de jour comme de nuit, quelles que soient les conditions météo. De ce programme naquit le A-6 qui fut sélectionné le 31 décembre 1957.
En mars 1959, la Navy commande 8 prototypes et un an après, le A-6 fait son premier vol, le 19 avril 1960.
Le A-6A entre officiellement en service dans l'US Navy le premier février 1963, au sein du squadron VA-42 basé à Naval Air Station Oceana. Le Marine Corps, lui, recevait ses premiers Intruder en octobre 1964, au sein du VMA(AW)-242.
Il arrivait juste à temps pour participer à la guerre du Vietnam...


Le surnom du A-6 : officiellement "Intruder" (l'Intrus), renommé affectueusement "Iron Tadpole", le "têtard de fer".

Niveau exportation, rien à signaler... le rôle du A-6 étant un peu trop spécialisé pour les pays occidentaux qui investissaient déjà dans le F-4 Phantom II.

Quant aux opérations, le A-6 fut un des principaux acteurs de la guerre du Vietnam. Se faufilant entre les radars de guidage de SAM et les sommets des arbres, sans avoir aucun armement défensif (pas de canon, et quasiment jamais de Sidewinder) il y a acquis une solide réputation. C'est un des derniers bombardiers traditionnels, sans guidage laser pendant une bonne partie de sa carrière, où le pilote et le navigateur avaient à calculer la trajectoire de leurs projectiles... pilote et navigateur qui sont assis côte à côte dans le cockpit.

Pour vous faire une idée de ce que c'est qu'un A-6 en opérations, je ne vous conseillerai qu'une chose : lire Le Vol de l'Intruder et Les Guerriers du Ciel, par Stephen Coonts (Livre de Poche).

La dernière unité de A-6 fut démantelée en mars 97... retraite bien méritée pour cet avion qui aura participé activement à tous les grands conflits impliquant les américains de ces 40 dernières années... du Vietnam à l'Irak en passant par la Libye ou le Liban, il fut une pièce maîtresse du Pentagone durant toutes ces années.
Il est censé être remplacé dans l'US Navy et l'US Marine Corps par le F-18 Hornet.

- YA2F-1 : Prototype d'avion d'attaque. 8 construits.
- A-6A ou A2F-1 : Avion d'attaque. 482 construits jusqu'en décembre 1969.
- EA-6A : Avion de guerre électronique. 21 construits, 6 A-6A convertis.
- EA-6B : Avion de guerre électronique très différent du EA-6A, il sera décrit dans une autre fiche.
- NA-6A : Avions d'essais. 6 cellules de A-6A et YA2F-1.
- JA-6A : A-6A servant de banc d'essais pour, principalement, des recherches en aérodynamique.
- A-6B : A-6A à capacité missile modifiée (capacité ARM). 19 A-6A convertis.
- A-6C : A-6A modifié avec principalement FLIR et caméra télé améliorant la capacité d'attaque nocturne. 12 A-6A convertis.
- KA-6D : Ravitailleur, appareil de contrôle, et avion d'attaque. A-6A modifié avec équipement divers dont TACAN. 78 A-6A convertis.
- A-6E : Conversion avancée du A-6A avec en particulier radar multimodes et ordinateur de bord IBM. 120 construits, 240 A-6A convertis.
- A-6E/TRAM : Mise à jour de la flotte de A-6E. Installation d'un FLIR, d'un désignateur laser, d'une centrale inertielle, d'un système d'appontage automatique, et de la capacité à tirer des bombes guidées. Amélioration de l'électronique, du radar, etc etc. TRAM = "Target Recognition Attack, Multisensor".
- A-6E/SWIP : Mise à jour donnant la capacité de tir des missiles Maverick, Harpoon, SLAM, et HARM, puis ajout d'un HUD, et augmentation des capacités d'emport de carburant.
- A-6F : Avion d'attaque à capacité air-air, nouveaux moteurs, nouveau radar, cockpit rénové, développement annulé au profit du A-12 Avenger II. 5 prototypes construits.
- A-6G : Proposition (refusée) d'une alternative moins coûteuse au A-6F.

Versions A, B, E (tout à fait semblables extérieurement) :

- Une dérive sans radôme particulier
- Un petit carénage très peu prononcé là où le KA-6D en a un très gros
- Pas de nacelle ECM de grande taille sous les ailes
- Rien sous le ventre
- Selon les mises à jour effectuées (TRAM), certains Intruder ont une petite sphère sous le nez, ceci ne saurait être un critère de reconnaissance mais ne peut pas non plus en être un d'exclusion.


Version A-6C :



Version KA-6D :

Généralement on voit l'équipement de ravitaillement, les réservoirs supplémentaires etc, mais au cas où il n'y ait pas tout ça (comme sur la photo) :
- Le carénage qui sort sous l'arrière du fuselage de l'Intruder.


Version EA-6A :

- Les nacelles ECM sous les ailes (pas toujours mais très souvent présentes)
- Le radôme en haut de la dérive

C'est un appareil assez facile à reconnaître.

A-6 de face :

- Le gros nez très rond
- La perche de ravitaillement au milieu du pare-brise
- Les deux arceaux du pare-brise
- Les entrées d'air arrondies de part et d'autre du nez



A-6 de derrière :

- Les sorties de réacteurs situées juste derière l'emplanture des ailes



A-6 de dessus :

- La grande verrière séparée en deux par un montant
- La largeur du cockpit (deux pilotes côte à côte)
- Les cloisons de décrochage sur les ailes



A-6 de côté :

- La grande perche non-rétractable devant le cockpit
- Le gros nez très rond
- Les entrées d'air situées très en avant du fuselage
- La forme de la dérive

United States Navy / Marine Corps : 636 A-6.

Dans les musées. Plus aucun A-6 ne vole. A ma connaissance, aucun musée européen ne possède de A-6, mais aux USA c'est une pièce courante dans les musées US Navy.

Auteur : Tomcat.
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A titre indicatif, source des spécifications : Jane's All The World's Aircrafts.