Bon, je vais essayer de présenter mon boulot, enfin, celui que je vais faire dans 2 ans. En effet, actuellement, après ma sortie de l’X, je fais ma formation complémentaire à Supaéro dans le cadre de la DGA où je vais travailler plus tard.
J’ai le statut d’ingénieur de l’armement, et il y a 3 voies pour le devenir :
choisir le corps de l’armement à la sortie de l’X
concours pour les IETA en poste à la DGA, à peu près à l’âge de 30 ans (IETA = Ingénieur des Etudes et Techniques de l’Armement, entrée sur concours à l’ENSIETA)
concours sur titre pour les titulaires d’un diplôme d’ingénieur d’une des 8 écoles suivantes : Centrale Paris, Mines de Paris, Ponts & Chaussées, ENSTA, Supaéro, Supélec, Télécom Paris, (et une dernière dont je suis plus très sûr, mais je crois que c’est les ENS).
Une 4ème voie devrait être ouverte, ce serait un concours en 2ème année d’école d’ingénieur (mais je sais pas lesquelles).
Mais bon, c’est bien beau d’y rentrer, mais on y fait quoi ? Et bien essentiellement ce que fait la DGA ( ah oui, j’avais oublié : DGA, ça veut dire Délégation Générale pour l’Armement), c’est à dire la conduite, la maîtrise d’œuvre et le suivi de tous les programmes d’armement français. C’est un intermédiaire entre les armées (clients finaux) et les industriels.
Les programmes d’armement sont mis en œuvre et suivis dans les services de programmes qui s’occupent aussi de recherche et développement en passant des contrats avec des industriels, des centres de recherche, ou d’autres centres de la DGA.
Pour vérifier que les programmes sont bien conformes aux spécifications, il peut il y avoir des essais, et ceux-ci sont souvent effectués par la direction des centres d’essais (qui travaille aussi au profit des industriels) que ce soit dans les domaines terrestres, aérien, marin, des missiles…
Enfin, une partie du travail de la DGA est industriel, avec DCN qui s’occupe des bateaux (oui, dont le CDG…) et le SMA (Service de Maintenance Aéronautique) qui s’occupe entre autre des réparations et entretiens de 3 ème niveau des Mirage F1, Mirage 2000, Alpha Jet et Transall, ainsi que des hélicos.
Mais plus précisément, je fais quoi ? enfin, je vais faire quoi ? Bon, je vais essayer de retranscrire ce qu’on m’a dit et ce que j’ai vu pour l’instant…
Dans les centres d’essai, le boulot d’un IA consiste à mettre en œuvre l’essai d’un matériel, à le préparer. Eventuellement, il peut mettre en œuvre des simulations pour essayer de voir avant ce qui va se passer. Puis le métier évolue plus vers le management d’une équipe. Les essais peuvent être commandés par des industriels ou par les services de programmes, et dans tous les cas il y a contrat, même quand c’est interne à la DGA.
En service de programme, le jeune IA débutant s’occupe essentiellement d’études amont, c’est à dire qu’il lance des contrats de recherche dans son domaine (aéro, radar, propulsion,…) pour trouver des solutions à des problèmes, trouver des idées,.. qui seront utilisées à plus ou moins long terme sur les programmes d’armement futurs ou en cours.
Après, quand il est pas débutant et est à la tête d’un programme d’armement, il dirige le programme, c’est à dire qu’il fait en sorte que le programme se termine dans les temps ou peu près, en respectant les spécifications initiales (modulo les inévitables changements en cours de programmes…) et en respectant le budget, ou plutôt en arrivant à réduire le budget quand « on » le demande….. bref, pas simple du tout ….De pus, la DGA assure le suivi des matériels en service, et en cas de problème, la DGA peut enquêter voire interdire de vol la flotte entière si il y a des raisons…
Enfin, le boulot au SMA consiste essentiellement à organiser la production de façon à ce que ça se passe bien, en respectant les coûts, les délais,…. Bref, toujours la même rengaine.
Ah oui, j’oubliais un truc ! Où est-ce qu’on travaille ? Dans le domaine de l’aéronautique, c’est très simple. Le SMA comporte 3 sites, les AIA (Atelier Industriels de l’Air) à Bordeaux, Clermont-Ferrand et Cuers (près de Toulon). Les Service de programme sont tous à Paris, et il y a des centres d’essais à Cazaux, Istres (qui sont les 2 CEV, Centres d’Essais en Vol, restant après la fermeture de Brétigny), à Rennes (pour l’électronique), dans les Landes, ...
Pour finir, une petite note sur l’avenir : de plus en plus de programmes se feront en coopération, donc seront gérés par un organisme indépendant, l’OCCAR (me demandez pas ce que ça veut dire, j’en sais rien). Donc le travail à l’international va devenir quelque chose de très courant voire obligatoire si on veut progresser. La DGA n’est pas un milieu fermé, elle évolue (plus ou moins facilement, d’accord, mais c’est pareil ailleurs…) |