Balade dans la France aéronautique profonde, HPC, début avril 2003
...ou les tribulations d'un dilettante au pays des aviateurs.
Mon job m'a amené à aller a Annecy; Colmar et Paris en quinze jours, j'y
suis allé en voiture et j'en ai profité pour faire un peu de tourisme
aéronautique.
Je crois que ça restera gravé longtemps dans ma mémoire, et si vous etes
tentés, je vous invite a en revisiter les temps forts avec moi.
24h ne furent pas de trop pour digerer la "delicieuse" flame kuesche
salonaise, heureusement, dans le meme temps, Choup ( 'lut Choup!) m'avait
pris en double pour m'initier aux subtilités du ravitaillement en vol de
nuit, et donc, les insomnies hepatiques furent mises a profit pour réviser
la leçon.
Dimanche, trajet La Ciotat Annecy prévu avec escale a Montélimar pour
visiter le musée de la Chasse, mais obligations de derniere minute, et ce
sera une directe en fin de journée.
Je me demande si j'arriverai a visiter ce foutu musée, raté l'an passé avec
Christophe 13 et Tomcat, qui, a l'heure ou j'ecris ces lignes, doivent
encore stacker a Ales vu la Meteo...bis repetita...!
Une semaine de stage sympa ou j'entreprends des le debut un stagiaire
portugais :
"Si tu veux que ça se passe bien pour toi, tu vas tacher moyen de me donner
la recette des palourdes au coriandre, sinon tu vas regretter les rives du
Tage."
Ce garçon aussi intelligent que sympathique me livre derechef la fameuse
recette :
hacher finement de l'ail, la faire fondre dans du beurre salé, ajouter un peu d'huile d'olive,
jeter la dessus les palourdes, le coriandre, un verre de vin blanc, et roule
ma poule.
L'amitié est chez moi une chose sacrée, je telephone donc illico a Sergio et
lui donne ladite recette , pour qu'il ne passe pas pour une bille aux yeux
du niouze groupe ( Gnîârk!!!)
Le vendredi apres midi suivant, je passe par l'aérodrome d'Annecy, ou, en
compagnie d'un des piliers du RSA local, je visite deux hangars bourrés de
Jodel de tous poil.
Ce temple de la construction amateur propose quelques pieces magnifiquement
réalisées, dont beaucoup sont équipées pour le vol en montagne sur la neige.
Apparemment, la crise de la plateforme s'est un peu calmée et les promoteurs
n'ont pas encore chassé l'aviation de loisir...
J'avais prévu pour le samedi d'aller renifler qq plateformes lyonnaises avec
Sergio, mais comme il passe la semaine a spotter a St Ex, faut bien qu'il
bosse un peu le week-end ( dans un restaurant de fruits de mer, je crois:-)
Donc, le dimanche matin, départ pour Colmar.
La route peut tres bien passer par Lons le Saunier........
Arrivé là, terrain desert, mais un hangar ouvert, aupres duquel pourrit un
MS 733...:-((((((
Au loin, un Nord Atlas repeint aux couleurs de l'europe, bleu ak des
zétoiles...
Je me hate lentement vers le hangar ouvert.
Le choc :
Derriere un Stampe magnifique aux couleurs de la patrouille d'Etampes, un
Brou, un Zlin 256, un cap 20, un Nord 1100, un T6, etc, toutes machines en
parfait état !
Je regarde ces machines en détail, m'aperçoit notamment que le train
principal du Broussard est conçu en une lame, un peu comme sur le
SkyRanger...!
Et, un peu honteux, je pense à JP Treard qui m'a confié une belle histoire
qu'il a vécu sur ce piege et qu'il faut que je mette en ligne...
Un bruit de moto, je sors, et vois un gars ouvrir un autre hangar, le temps
d'y aller, il sors un Cessna 172, mais ce qui m'interesse est derriere: un
Bulldog mieux que neuf, un T6 en visite et un Jodel en reconstruction.
Tres sympa, tout ça c'est à lui, on tape la discute, il m'explique qu'ils
sont qq propriétaires ici, qu'il possede lui meme le SV4 avec lequel il se
fait plaisir mais ne s'éloigne pas trop du terrain car il faut mecaniquer
apres chaque vol, mais que par contre, avec le T6, il sillonne la France et
meme l'Europe, de meeting en meeting, yc la Ferté et Duxford.
Il me fait baver avec les richesses dont sont remplis les autres hangars,
fermés malheureusement....
De toutes façons, faut revenir avec Franck...je fais qq photos merdiques,
comme s'il fallait m'en convaincre...:-)
Le copain a qui il a promis une ballade en 172 arrive, adieux déchirants, la
prochaine fois, reviens en avion, etc, et en route pour de nouvelles
aventures...
Petite ballade heading north, et me v'la a Tavaux.
La, je voulais voir les ulm.
Je pensais y trouver un club de vol a voile, de voltige, d'ulm et de vol
moteur.
Accueil super chaleureux, d'autant que je cite les noms de 2 copains qui
semblent etre les gloires locales,j'ai pas visité les hangars, il n'y a plus
que l'activité moteur sur C 152 et 172, mais un accueil fabuleux et des
types sacrément sympa.
Mais mon ame de gitan ( et un coup d'oeil a la montre ) me commandent de
reprendre le cerceau.
Je voulais voir le lieu des premieres frasques aériennes de notre Super
Mystere international.
direction Belfort, et 8 km au nord, arrivée à Chaux.
un terrain comme je les aime, intemporel, l'architecture des années
glorieuses ou l'aviation de loisir était un tremplin vers les carrieres du
ciel, pas un tobbogan pour l'enfer de la vindicte...
Dans ma tete, des machines dont la plus récente est un Caudron Phalène, et
le rire de Super Mike...
Je m'eclipse firtivement, en jetant un coup d'oeil à la magnifique traction
qui s'est garée a coté de mon char....une autre époque, je vous dit.
Un peu tot a Colmar, je stoppe à Houssen, et partage une mousse avec des
gars de l'aéro-club, chaleureux aussi, dont un jeune retape un J3. Il
reconstruitune aile en bois ( au lieu de la structure metal d'origne ) et
selon la loi des 49/51% obtiendra ainsi un CNRA.
En levant le nez, séquence émotion: j'aperçois au bout du parking les deux
Varieze de la patrouille que nous avions vu a Lyon....à l'époque ou ils
étaient 3...
Le lendemain je les verrai passer au dessus de Mittelwihr en formation
serrée...a 2.....
Mais pour ce soir, je me réconcilie avec la flame kuesche dans une cave ou
certains saligauds salonais seraient bien inspirés de faire un stage...!
Vendredi dernier, la route retour passe par Paris...
Et tres curieusement, on se demande pourquoi, je me retrouve travers la
piste de Darois...!
C'est un peu aircraft city a la française, avec l'avenue de l'aviation, tout
plein de hangars, et des enseignes comme Apex, SAB, Dyn'aero...
Cavok mais un vent de cornecul.
les qq personnes dehors ont le nez en l'air pour suivre les évolutions d'un Cap aux jolies couleurs bleues, qui passe un programme interessant, mais dont les figures accusent sacrément le vent qui regne.
Je jette un coup d'oeil au hangar ouvert, celui ou les clients montent leur MCR, et j'ai la revelation: le MCR 4S, le quadriplace. Il est de toute beauté, rien a voir avec les photos de pub ou dans les revues...
Je me calme au bout d'un bon quart d'heure à tourner autour et vais demander qq renseignements.
Le commercial est encore dans la maison, et, tres gentiment, me fait visiter l'autre atelier, celui ou on monte les sous ensembles.
Je suis impressionné par l'intelligence et la qualité des différentes phases de montage.
Je souleve la partie inferieure de la cellule brut de démoulage entre le pouce et l'index ( moins de 10 kg ! )
Tous les assemblages sont effectués dans des gabarits tres précis.
Lorsqu'on achete le kit, 4 semaines de montage des éléments sont prévus à l'usine, seul l'assemblage et la finition peuvent etre faits chez soi, ou dans le hangar que j'ai visité au début.
Le carbone est décidement un matériau fabuleux.
J'ai fait le plein de mon pauvre neurone pour rever pendant les 3 heures de route me séparant du Bourget.
Nuit à l'hotel sur la zone du Bourget, j'aime l'ambiance de ce viel aéroport chargé d'histoire et d'histoires...
Apres avoir bossé (un peu !) le samedi matin, mon cousin m'emmene faire un tour en C 172 au Plessis Belleville.
La biroute m'a l'air bien horizontale, et au décollage, je goute les spécificités de l'aile haute par vent de travers....
Je crois que j'ai rectifié la limite vent de travers démontré à la hausse...
J'aime bien voler de temps en temps en region parisienne, on ne se fait pas tabasser comme par chez moi....
Ben pour ce coup-ci, c'est raté !!!
M'enfin je prefere le Cessna au DR400 dans les turbulences, c'est peut-etre bete mais chui comme ça... quelques jolis cisaillements plus tard, mon attention en finale est captivée( c'est pourtant pas le moment!) par un Piper Cub en courte sur la 07 herbe dont je me demande s'il va se poser avant la fin du week end, scotché a 200 Ft à l'arret....un vrai cerf volant !
J'aurai l'occasion de discuter avec le pilote devant un quart ricqles 1/2 heure plus tard à l'aé-c AF, il a un peu mouillé sa chemise...
Nous voila reparti pour un autre vol..................
Je monte la passerelle, entre dans la machine, admire le cockpit, et pendant que mon cousin s'installe à gauche, je mituchise à droite.
-Le cousin: Breles-toi, ça peut bouger... bon, tu vas me suivre aux commandes sur le premier tour de piste, et apres, a toi le soin.
-moi: arrete tes conneries, jamais j'arriverai à faire voler ce piege !!!
-mais si ! c'est facile, simplement, tu anticipes, surtout au niveau des gaz, et tu fais des corrections toutes en finesse...
-?!:"????
- pour le roulage, c'est moi qui gères, tu n'a pas la manette... moteurs, action...on est plus haut que dans le Cessna, 'tain, ça va vite ce truc...
- rentre le train !
euh, ah oui, c'est la...train rentré!
- les volets!
- volets rentrés ! ( jusque la, ça va...ouffff)
je me familiarise avec l'affichage digital, c'est un peu déconcertant, mais je vois quand meme un badin, un horizon, une bille et un vario..
- mets moi 10° de volets !
ah, c'est pour moi, ça .
Base, dernier virage, encore des volets,je sors le train, je l'entends, pourtant il est un peu long ? ouf, je peux annoncer sorti verrouillé les 3 vertes.
toucher, remise de gaz...
-A toi ! je gere le train et les volets !
nom de D !
-prends 10° en montée
j'affiche, c'est doux et ferme à la main, ça reagit sainement... 3000 Ft palier, c'est quoi ces chiffres frénétiques ? ah, le badin ...vains dieux !
- 90 par la gauche !
euh, dans la série ya des lulum partout, je voudrais le compas ! ah, le voila!
- je t'ai dit 90, pas 130!
altération par la droite, mais faut anticiper qu'il a dit le sincou...un petit coup a gauche et je suis dans les clous.
prends la vent arriere mais fais gaffe au vent tu vas converger...
et c'est reparti, mais cette fois je ne me fais pas pieger et je sors de mon virage comme dans le manuel.
- vire pour l'étape de base
let's go
-tu vois le seuil de piste ?
pensée pour les pov'zopéelle, mes freres pour 2 heures: de la droite ça vient plus tard, mieux vaut avoir le nez dans les montres... dernier virage, j'ai deja de la ferraille dehors, le chef me dit d'afficher 160 Kts et de shouffer le vasi
- pas mal, t'es a peu pres dans le plan, mais surveille ta vitesse, ne la laisse pas se casser la gueule!
moi qui ai l'habitude de me poser comme un sauvage avec du badin, c'est bien la premiere fois que j'entends ça !
arrive la chanson de l'outer marker, ça me rappelle des souvenirs
tout a coup, un petit mec planqué sous le tableau de bord m'annonce l'eau sous la quille !!!???!!!
je trouve ça assez génial.
Oh les gars, c'est un boulot de faineant, pilote !
-remets un peu de gaz sinon tu vas te poser avant le peigne !
j'obeis bien qu'on ne soit pas à Cuers, avec les brins de la royale...
-arrondis, maintenant !
toucher comme a la parade et remise de gaz montée initiale...
vent arr...
- garde ton nez a 2°5 au dessus de l'horizon sinon tu descends...
Tiens, un banc de brume...
Eh ! c'est quoi ce truc en rouge à droite de l'écran ? et d'ou il sort ce type qui me gueule don't climb don't climb ! ah, le TCAS... et au dernier moment, des feux de positions avec une assiette apocalyptique me passent à droite...???
re toucher
- c'est pas mal du tout, on va aller a Ajaccio maintenant !
..............................
Arrivée de nuit sur Ajaccio, les sanguinaires, etc...magnifique...mais entre la beauté du clair de lune et surtout la familiarisation avec les moustaches je suis un peu haut à l'arrivée et je sais qu'il y a un caillou en face, je suis pas tétu, remise de gaz !
encore quelques tours de piste, des evolutions, un moment passé à 400 Kts....
et le dernier tdp au petit jour, avec le caillou devant, et , honteux, je dois vous faire une confidence: c'est la que je me suis aperçu que les graduations du vario valaient 1000 Ft et non pas 100 comme les trapanelles dont j'ai l'habitude.........
Atterissage, on coupe tout, on se debrele et on sort de la bete. Tiens il fait nuit, pourtant on vient de se poser de jour?
meme passerelle qu'au depart portant on a decollé du Bourget ?
Ah, j'ai oublié de vous dire: il s'agissait d'un simu de Falcon 2000 (Claudine, si tu nous regardes...)
mes vols étaient simplistes au niveau des procédures, une sorte de VFR, avec quand meme la nuit, des couches a traverser, des risques de collision, mais c'etait du pilotage.
Cette machine est tout simplement fabuleuse. Le réalisme du rendu cinematique ( la motion) est epoustouflant, ex: au roulage, on freine, la jambe de train avant se comprime un peu, revient et bloque.
Au plan du visuel, si de jour ça pixellise un peu, en mode nuit, c'est parfait.
Le simu est un outil fabuleux pour l'entrainement, on peut programmer tous les cas de figures, et je pense que l'entrainement sur simu permet d'aller plus loin qu'en vol réel dans des configurations scabreuses. Et il n'y a pas d'efforts a faire pour "jouer le jeu" on bosse, tout simplement.
Chapeau la technique !
J'ai fait 7 ou 8 tdp, j'ai "senti" cette machine merveilleuse dont les commandes sont d'une douceur et d'une precision magiques, et j'ai compris l'interet du simu.
Vous auriez peut etre voulu que je dorme, la nuit suivante ?
Le lendemain, tutoyant encore les anges, je suis passé a La Ferté, le temps d'admirer le tableau de bord du Stinson Reliant et de taper la discute avec Jack Krine a propos du vent du nord qui fit des mauvaises surprises ici aussi, et de la QT du JU 52 qui devrait rouler le week end prochain et decoller celui d'apres...
y a des jours ou c'est beau la vie....
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