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American Balade ou témoignage d'un blaireau lambda sur sa migration aérienne transcontinentale annuelle, septembre 2002

Quelques éléments aéronautiques de mon voyage (vacances) dans l'ouest américain. Le propos était de visiter Yellowstone en passant par l'Utah car on voulait y voir un parc qu'on ne connaissait pas (Arches Park)

Aller :
Marseille-Paris Charles de Gaule (CDG)
CDG-Atlanta
Atlanta-Las Vegas
Retour :
San Francisco-CDG
CDG-Marseille

Observation :
le trip acheté en promo chez Delta Airlines nous fait voler sur code barre a un prix sans commune mesure avec celui pratiqué par Air France (AF)... Marketing, quand tu nous tiens...

Trajet sans histoire entre Marseille et CDG sur un Cyril 3XX au dessus de la couche, vraisemblable CATIII a l'arrivée.

Dulcinée me demande si je ne devais pas avoir un copain dans le poste, je lui explique que non, qu'en fait il ne se sentait pas trop prêt, et qu'il a préféré aller faire un peu de simu...! (Cyril, si tu nous regardes...! ... :-))

Traditionnel jeu de piste pour aller à la zone internationale AF, tangeant les balises car on n'a pas de marge, même pas le temps d'aller serrer la louche de Steve Austin au comptoir :-( ...

Dans la passerelle, je me fais fouiller presque au corps et déchausser pour examen des chaussures par un monsieur pas commode. De nous deux, tout compte fait, c'est lui qui ressemble plus a l'idée qu'on se fait d'un terroriste islamiste... m'enfin, c'est vrai que j'ai une gueule de forban.

Entrée des gladiateurs dans le triple 7, mais ça a l'air confortable, cette bestiole ! Ça l'est de fait et en plus il n'est pas plein.

Je tape un peu la discute avec l'hôtesse, en lui demandant sur quelles machines elle avait bossé avant, on tchatche sur les mérites comparatifs du service sur 777 par rapport au 747...
Ébahie par l'étendue de mes connaissances, elle me demande si je bosse dans l'aéronautique, je lui réponds que je suis avec assiduité les trolls de Tomcat et que j'apprends chaque soir par cœur une page de www.aviation-fr.info
Je passe à la phase suivante, et lui demande de transmettre au captain ma carte de visite comportant un mot sympa et une 'tite recommandation pour visiter le poste.
Dont acte.
C'est la Chef de Cabine (CC) qui vient 10 mn plus tard en s'excusant " le commandant a dit que c'était impossible... et... il est très strict..."
Je pige qu'elle s'est pris une avoine et j'en suis désolé pour elle.

Voyage au dessus de la couche jusqu'au bout, atterrage du coté d'Atlantic City, atterro à Atlanta, RAS.

Mention spéciale pour les PNC d'AF qui sont très sympas, font le boulot avec le sourire, et cette observation est constante depuis 5 ans sur l'ensemble des vols que j'ai effectué sur cette compagnie, par rapport aux autres. Faut le dire, leur boulot est souvent ingrat, ou plutôt certains passagers...
De plus, le standard esthétique est plutôt plus élevé que chez les autres, ce qui ne gâte rien.

Transit a Atlanta pour reprendre un boeing boeing de Delta qui nous emennera a Las Vegas.

L'aéroport d'Atlanta est assez conséquent, il y a un métro pour aller de terminal en terminal, bof... Roissy n'est pas si mal que ça !
Je cherche et finis par trouver le smoking area, le seul coin pas climatisé et pourave, glauque de chez glauque, où, en compagnie d'une vingtaine d'autres drogués, je me fais ma fixette au Bergerac affiné.

Voyage de nuit, à peu près vide, donc une rangée pour chacun et dodo.

3 semaines plus tard et quelques rencontres aéro sur lesquelles je reviendrai, San Francisco Airport, je laisse Dulcinée à l'entrée à 30 mètres du comptoir Air France et je vais rendre la bagnole de loc (8 miles) avec retour par la navette (8 miles aussi).
La, c'est mieux gaulé qu'a Atlanta, on ne fait pas de marathon, c'est beau, et on voit les avions... et la baie. Pour les pics, la vitre blindée génère de magnifiques textures diaprées, dommage, car en salle d'embarquement, on se trouvait juste verticale le nez du 747 (F-GITE, l'avion qui donne de la bande) avec lequel nous allions vivre une liaison de 10h.

A l'enregistrement, l'équipage était là, j'ai examiné le visage qui surplombait la veste quadrigalonnée, et, en plein accord avec moi-meme, ai décidé unilatéralement que le temps n'était pas à une demande de visite du poste. C'est peut être con, sûrement même, mais j'en ai un peu ras le bol de prendre des râteaux. On a sa fierté, quoi, bordel ! Le plus marrant dans le genre avait eu lieu sur le Montreal-Paris, ou le CDB était venu me voir en cabine car il m'avait repéré a l'embarquement du fait de ma chemise estampillé ELVSTRÖM. Quand au bout de 5 mn de conversation sur la voile je lui avais posé la question fatale, dans un sursaut, il m'avait répondu : Ah non, ça va déranger les premières !

10 heures de vol en passant par Oregon, Idaho, Saskatchewan, sud Groenland, Islande, Écosse, traversée plein sud du Royaume-Uni sur l'ouest, la Somme et Roissy dans les délais.
Heureusement. Car le 747-400 est d'un inconfort inacceptable : on est assis sur un siège un peu moins moelleux qu'un train de banlieue de mon enfance (si, si Tomcat, y avait déjà des trains !), la place pour les jambes a été calculée sur la base du cul de jatte moyen et la position inclinée est du type agréé "dort debout". Sans commune mesure avec le triple 7.
Et là, mesdames messieurs, se pose la question fondamentale : Mitucci serait-il honnête, et les productions toulousaines l'emporteraient-elles sur celles d'Everett ?

Le transit à Roissy pour rejoindre les lignes intérieures est toujours un jeu d'éveil particulièrement réjouissant après 10 h de vol sur un siège rembourré aux noyaux de pêches : faut aller a 2D, on est a 2F mais n'imaginons pas que c'est juste a coté.
On s'en remet donc au professionnalisme incontestable du chauffeur de navette et, après avoir décrit une superbe figure spatio-géometrique complexe, nous y voici !
C'est le bordel comme d'hab, on embarque par la même porte qu'un vol sur l'Italie et enfin un avion confortable.
C'est un Cyril 319, une petite camionnette aux sièges larges, bien rembourrés, et généreusement espacés.
Quelques jolies hôtesses font des sourires, qu'on se demande ce qu'il fout, le Harry Spotter, l'oeil rivé a son appareil photo, avec de pareils chargements dans la benne... A moins qu'on ne lui réserve les ravans ?!?

Push back avec une illustration sonore intéressante, Tantine me demande ce que c'est, je lui explique qu'à mon avis c'est la fermeture de la porte cargo qui se passe mal, et que les problèmes de porte cargo ont envoyé un nombre respectable de DC10 au tapis à une époque où les parents de Tomcat, sereins, n'imaginaient pas le drame qui surviendrait dans leur vie de couple la décade suivante.
Pour achever de la rassurer, j'evoquai la possibilité d'un problème de train qui en tout état de cause, ne supporterait pas les contraintes générées en phase de décollage.
Son regard exprima de manier indiscutable un " CONNARD" grand gabarit et elle s'installa dans un mutisme de bon aloi, pour au moins sept minutes.

Décollage, dans la couche à 500 ft, on finit par passer au dessus. Intéressant paysage avec ces bourgeonnements intempestifs assez conséquents, je guette d'éventuels cunimb, mais pas encore. Y a pourtant la matière... Trop frais, l'air ?
Plus on va vers le sud plus ça bourgeonne. Vu comme ça monte, ils sont en formation.
Je regrette d'être mal équipé pour faire des photos, c'est presqu'un cours de MTO.
Arrivé à ce que j'estime être la verticale de l'endroit où Palmito veille sur notre beau pays, le superbe mur gris. J'aimerais bien voir la tronche du stormscope !
Moi, prévenant : rattache donc ta ceinture !
Ca commence à bouger un peu et l'équipage, qui a du m'entendre, confirme mon conseil, à l'avant en faisant le son et lumière afférent, et à l'arrière par l'annonce micro.

Et c'est parti pour un 90 par la droite dans les barbules du gros père pour une minute, suivi d'un 90 par la gauche ras des poils, c'est magnifique, et hop ! un 45 par la gauche pour retrouver la route, ... et encore un 90 droite avec annonce micro : "meshames mais cieux, c'est le commandeur de banc, Marseille est fermé pour cause d'orage, on va sur Montpellier, pis la bas, ben on avisera...".

Un stew pète les plombs : "les 4 dernières rotations que j'ai fait ont toutes merdé, retard, etc. j'ai la scoumoune". Le CC : "tu fais bien de me le dire, dorénavant, je refuse de voler avec toi...".
Moi, je me voyais bien finir notre trip par 2 heures de bus...
Et puis verticale la ligne de côte au sud de Garons, annonce salvatrice : on rouvre Marseille, on y va !
3000 ft plein est, 'tain, on va se faire le cheminement VFR côtier, super ! En fait, on passe les Saintes Maries, Beauduc, Port Saint Louis, et là , on envoie vers le nord-est, verticale Istres, puis l'étang de Berre, (Monloui, si tu nous regardes ! Gatlato, n'en parlons pas, il doit chercher ses boules de pétanque au fond d'une flaque...), le cunimb est verticale Aix (m'en fous, toutes façons j'avais pas prévu de voler today) et on se pose comme a la parade en 14.
Bonjour les reverses qui balancent la flotte par devant...!
La bretelle, (attention kiki, y a la balayeuse qui chasse l'eau sur le bord), passage devant les pélicans des copains (les mecs, j'espère que vous avez des jeux de cartes, aujourd'hui).
Au tourniquet bagages, c'est Beyrouth, de la flotte partout et les types de l'entretien qui déposent des plaques en fonte au sol pour virer l'eau...

 
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