Simulation de Vol
Récit de simu
 
 
 

Récit d'un vol en FFS 757

Différentes péripéties m'ont fait me retrouver ce jour-là sanglé dans un fauteuil CDB aux commandes d'un Boeing virtuel...
""Alors, attends que je mette tout ça en route... donc là t'as le trim, les flaps, les reverses, la lumière, l'autopilot, l'ILS intégré à l'horizon artificiel, le radar météo. Tu dois déjà connaître le reste, t'auras pas besoin de grand chose d'autre.
T'es aligné et autorisé pour le décollage, à toi les commandes".
".
On pousse un peu les manettes pour vérifier les paramètres moteurs. Tout est bon.
Allons-y, les manettes en avant, et c'est parti. Whaaaa l'accéleration ! C'est autre chose qu'un fauteuil de bureau devant un PC !
Bon, l'avion part sur le côté de la piste petit à petit. Comment on contrôle ce truc-là ? Ca doit être au palonnier.
Hop un coup de pédale à droite. Ah non c'était trop fort, un autre coup à gauche. Euh, pas tant que ca. Gloups, je suis mal barré là.
Vitesse 140 kts, on a fixé Vr à 147, j'attends une seconde et je commence à tirer, ça monte, c'est bon.
- "Euh, on va le refaire en plus joli !"
- "ok"
Re-aligné en bout de piste, et là ça va à peu près droit. C'est pas compliqué, suffit de pas y aller comme une brute.
Rotation. 17 à 20 degrés de pente, nickel.
- "Tu laisses la ferraille dehors et tu fais un tour sur la ville tout sorti".
ok, virage à droite, je mets un petit peu de pied, l'avion réagit bizarrement.
- "Faut que j'utilise le palonnier dans les virages ou pas ?"
- "Non laisse tomber, tu t'en fous, t'es dans un gros truc qui pousse bien et qui compense tout seul dans les virages quand y'a besoin" ok parfait. Un truc de moins à faire.
Passage sur les buildings à 6000 ft, c'est zouli tout plein, pas plus réaliste graphiquement que Flight Simulator, mais avec un écran panoramique devant ça change tout. Et le graphisme du cockpit est incomparable ;o))

J'essaie de m'habituer au trim, pas évident à prendre en main mais assez facile dès qu'on a compris le dosage à mettre. Y'a une petite gauge au pied des manettes de gaz qui indique visuellement le trim choisi. Après deux ou trois montagnes russes, je maîtrise l'engin.
Bon, on retourne sur l'aéroport.
- "Tu prends la 28R et t'essayes de poser le machin comme tu peux. T'as l'autothrottle, tu le règles à la bonne vitesse, t'as l'ILS qui marche, à toi de jouer".
C'est un vrai plaisir de manoeuvrer un simu comme ca. Virage, hop la piste est dans l'axe, l'ILS me le confirme au cas où je l'aurais pas vu, j'ai plus qu'à me débrouiller pour rester comme ça et descendre jusqu'au seuil de piste.
"Fais gaffe, c'est un avion assez lourd, remonte le nez de trois ou quatre degrés sinon tu risques de toucher avant. Tout est déjà sorti donc tu peux trimer plus ou moins définitivement." Voilà voilà.
Je me rapproche de la piste. Un peu bas effectivement, d'après l'ILS.
Je remonte me caler pile sur le glide, voilà, vive l'autothrottle.
Ca descend. seuil de piste, hop, je suis un chouia trop haut, je rends un tout petit peu la main, l'avion perd quelques mètres et je touche juste après le point idéal.
C'est pas vraiment un kiss (et ça se sent au bond que fait le cockpit au toucher), mais pour une première fois c'est acceptable, puis de toutes facons je me rappelle l'épitre 1 de l'évangile selon saint Joël : faut pas faire de kiss avec des avions de ligne. Comme dirait Bernard Chabbert : posé pas cassé !
"Très bien, tu vas me refaire la même chose mais en procédure normale, avec sortie train et flaps. Mais d'abord on va regarder le simu faire ça tout seul !"
Et le simu nous a fait une approche idéale, avec kiss et tout. Joli.
"Maintenant, approche CAT I !". Une petite pensée pour Cyril-qui-est-libertine pendant que la piste sort des nuages au dernier moment.
"Pareil en CAT III !". Là c'est du délire, on voit la piste quasiment au moment où les roues touchent.
"Bon, tu veux decoller d'où ?" -"Allons-y pour Seattle". "ok, je te mets le temps actuel là-bas. A toi les commandes".
Décollage pépère, train rentré, flaps aussi, je fais une reconnaissance rapide du paysage qui m'est familier. Boeing Field, tout ça. Bon, voila downtown, j'ai de la puissance, je suis à un peu plus de 3000 ft, je vais voir ce que l'avion a dans le ventre.
Hop, un tonneau. Whaaa, il le passe pas aussi bien qu'un F-16 mais presque ! Impressionnant. Le simu a du mal a reproduire les sensations exactes mais on lui pardonnera ;o)
Coup d'oeil au "vrai" pilote : "y'a moyen de passer un looping ?" -"non, tu vas decrocher, t'as pas assez de puissance et l'avion résisterait probablement pas même si t'en avais assez".
Allez, demi-tour et atterrissage à SEATAC. Le train, sur down. Un cran de flaps. Je tire sur le manche. Deux crans de flaps. Ca va devenir de la musculation, on va trimer un peu. Hop c'est bon. La piste se rapproche. J'ai intercepté l'ILS, je descends sur le glide, je sors tous les flaps, voilà.
Re-trim sinon ca va finir dans un champ. La piste arrive. "deux degrés de plus sur le nez !" ok, je relève ça. Hop, touché pile au bon endroit... pas trop dur, juste comme il faut. "bravo, joli atterrissage !" -"merci ;o)"
"Tu veux aller où ?" -"LAX !"
Nous voilà décollant de LAX. Un petit tour dans le coin. Tiens, le logo HOLLYWOOD est reproduit sur la colline ! Un peu de mania à basse vitesse, l'instructeur prend les commandes deux minutes et coupe l' avertisseur qui nous hurle qu'on n'a pas sorti le train et qu'on va percuter la montagne. Je vois deux pistes au loin, c'est un autre aéroport différent de LAX. Aligné... posé.
"Qu'est ce que tu dirais de Las Vegas de nuit ?" -"allons-y !" Et Las Vegas d'en haut de nuit c'est sympa ! Après un petit tour sur la ville, les casinos et les hôtels, je me dirige vers le désert et aperçois une piste au loin. "Je vais me poser là !" -"Euh. je crois que c'est Nellis ! Tu te poses si tu veux mais t'as pas d'ILS et aucune lumière autour du terrain. Juste celles de la piste pour une approche VFR."
Atterrissage nickel, reverses, je m'arc-boute sur les freins. Grosse difference avec la simu sur PC : les freins freinent vraiment fort et tu peux doser ton freinage et controler ta direction sur la piste en même temps. Pfiou, on est posés, arrêtés sur une bretelle. "Hey, great landing, give me five !" :-D
Au suivant. "Je me ferais bien Washington DC" -"ok, tu decolles de Dulles et tu te poses a Reagan National en suivant l'approche Potomac." Aussitôt dit aussitôt fait. On décolle de Dulles et il reprend les commandes deux minutes : -"scuse moi, je veux verifier si ils ont modelisé mon terrain de golf au bord du Potomac ! Ouaiiiiiis ! Trop fort ! Bon, vas-y, à toi les commandes. Tiens je te mets des turbulences, bon courage !". Trop marrant les turbulences, la cabine se balade dans tous les sens. L'avion est moins facile à contrôler, enfin c'est surtout que tous les instruments bougent dans tous les sens. De toutes facons pour l'approche Potomac, c'est du VFR, vu comment ca serpente. Un virage à 90 droite, enchaîné sur un autre à 90 gauche, un autre petit assez progressif de 45 droite, un de 60-70 gauche, tout ça en descendant progressivement, en sortant ce qu'il faut sortir et en trimant en permanence. Tiens, le siege de la CIA. Ah, me voilà presque aligné sur le Mall avec le Capitole, la Maison Blanche, tout ça devant moi. Je dois virer à 100-120 degrés droite environ pour me retrouver sur la piste. "Commence ton virage sinon tu vas finir en petits morceaux, ils aiment pas trop qu'on aille trop loin vers ce coin-là !"
Virage avec les yeux rivés sur la piste, yeahh j'arrive presque pile dans l'axe, un chouia de correction. Voilaaaa. Je suis sur le seuil, je laisse filer et je tente d'arrondir. Boum, ça touche encore un peu dur mais je suis sur la piste en un seul morceau. C'est cool, je pensais pas y arriver en aussi bon état ;o)

"Tiens, donne moi le code de Paris, je pense pas qu'il soit dans la machine mais on peut essayer !" -"LFPG" -"Ah non, dommage, j'ai pas. Par contre j'ai Londres ! Hop, on est à Heathrow, à toi les commandes, tu nous fais un radada sur la Tamise pour aller voir le centre ville de plus près !" Ok, pas de problème. Radada, suivi d'une petite prise d'altitude pour tester la capacité de l'avion à encaisser un virage serré. Je l'incline à 75 ou 80 degrés, et je tire un bon coup sur le manche. Et ca marche super bien, il vire très serré ! "Ouais, en général on évite parce que les passagers aiment pas trop, mais ca tourne facilement !" Je me repose à Heathrow, je regarde ma montre et je me rappelle que Kovy a exigé que je prenne quelques photos. Je laisse donc la place pour 20 minutes, et je mitraille tout ça.

Voir une photo sur Picavia.

20 minutes plus tard donc, le captain me dit de venir reprendre ma place de CDB et me demande ce que je veux faire. Au passage je me prends un commutateur sur le crâne en m'installant, ça fait pas du bien. Le plafond est bas, dans un 757 ! bon, passons aux choses sérieuses...
Aligné en bout de piste à JFK. Gaz. ok, tout monte progressivement. Pleins gaz, ça part un peu à droite, on corrige la trajectoire au pied gauche, c'est bon.
130 kts. on depasse V1. Argh, j'ai plus de moteur droit ! la trajectoire sur la piste s'infléchit vers la droite, j'arrive à Vr, je tire à 10 degrés, hop ça monte, je rentre le train, je garde un peu de volets sous le coude, et je trime en même temps pour pas avoir à y aller en force sur le manche pendant que je fais tout le reste et que je mets du pied pour contrer la dissymétrie de poussée. "ok, c'est bon, je tente un atterro".
Virage à droite, assez large pour pas trop forcer sur les commandes déjà bien sollicitées, je garde 180 kts au badin, c'est pas l'extase mais je continue la montée en virage. Ok, parallèle à la piste, on continue comme ça. En prenant de la marge pour pas avoir à faire de virage et de stabilisation au dernier moment sur un seul moteur, ça serait un peu périlleux pour mes passagers virtuels. Vu que je suis dos a la piste, je fais le virage sur le ND de façon à arriver pile sur l'axe idéal d'approche. Voilà, je continue à mettre du pied à fond pour contrer la dissymétrie (y'a une molette "rudder trim" mais je sais pas trop comment ça marche et c'est pas le moment d'expérimenter des trucs, donc autant continuer comme ça pour deux minutes), auto-thottle sur la vitesse d'atterrissage, je suis sur l'ILS mais j'ai du mal à y rester, je trime, faut corriger en permanence, l'avion a pas envie d'aller très droit.
On se rapproche, je relève le nez parce que je descends trop vite comme d'hab. Le nez à 3 degrés positifs, nickel. Je corrige encore l'axe. On est tout près du seuil de piste, je laisse le nez redescendre pile sur l'horizon, l'avion s'enfonce sur le seuil, il a encore tendance à partir sur le côté, je corrige une dernière fois, et je le laisse toucher en arrondissant un peu mais pas trop. La piste est longue, je préfère pas utiliser de reverse sur un seul moteur parce que le couple à contrer au frein risque d'être assez important et j'ai pas envie de finir dans l'herbe, donc je le laisse rouler un petit moment avec les speedbrakes, la vitesse diminue petit à petit, puis je me mets debout sur les freins et il s'arrête vite fait juste devant une bretelle. Pfiouuuuu ! Ca fait du bien d'être au sol ! ;o))

Je regarde ma montre, les deux heures sont écoulées. Voilà, faut déjà quitter le simu, un équipage va arriver derrière pour s'entraîner pour de vrai dans ce merveilleux joujou !

 
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Rédacteur : Antoine Grondeau
 
 
 
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